Bordeaux
Cette année la Covid est moins prégnante et l’ambiance est plus détendue au Climax Odyssée, mais déception pour la venue du cacique Raoni qui a été hospitalisé la veille de son départ et c’est son neveu Yabuti Metuktire qui conduisait la délégation du peuple Kayapo.
Pour mémoire c’est Danielle Mitterrand qui la première en France a initié la mobilisation autour du thème de l’eau en décrétant dès 1986 que l’eau n’est pas une marchandise. Cela a occupé de nombreuses années de son rôle de première dame et même au delà. Ce problème cette année a pris une dimension inconnue jusqu’alors avec une vague de chaleur sans précédent et de sécheresse qui à travers les incendies a mis en péril les paysages et de nombreuses vies humaines. L’eau c’est l’élément qui est indissociable de la vie et l’être humain est composé à 80% d’eau et les peuples de l’Amazone le savent bien comme les Kayapos et leur chef le cacique Raoni qui lutte contre les effets dévastateurs des autorités brésiliennes avec Jair Bolsonaro, ravage le paysage amazonien en brulant la foret amazonienne alors que tous les scientifiques considèrent que cette foret est le poumon de la planète. Raoni s’adresse aux puissances du monde pour s’occuper de la planète comme le souligne Yabuti Metuktire qui conduit la délégation à la place de son oncle empêché pour cause de santé, mais il a fait état de nouvelles rassurantes à son sujet. On va pouvoir suivre pendant ces trois jour un cycle de conférences avec des sujets comme ; Alerte Rouge sur l’eau douce ; Hold Up sur l’or bleue : la guerre de l’eau aura t’elle lieu ? dès vendredi avec des films pour illustrer les propos et améliorer la compréhension des problèmes. Samedi se tiendra une passionnante conférence sur la reconnaissance juridique des fleuves et des rivière, problème auquel l’Université de Bordeaux s’intéresse car la question a été posée de doter la Garonne d’un statut juridique et des études ont été menées dans ce sens. Mais d’autres sujets seront traités et à chacun de se rendre sur place et de faire ses choix.
- Philippe Barre, Nathalie Bois-Huygue, Erena Rangimarie Omaki Ransfield Rhose, Alain Rousset,Yabuti Metuktire, Beptuk Metuktire et Matsi Waura Txucarramae
Il faut dire que l’eau s’est manifestée car une grosse ondée a occupé le paysage juste avant cette conférence de presse à laquelle Alain Rousset était convié et qui a eu droit lors de son arrivée à l’accueil particulier d’Erena Rangimarie Omaki Ransfield Rhose docteure en Médecine traditionnelle Maori et gardienne du savoir tribal qui l’a accueilli avec une incantation chantée et qui en fin de conférence lui confié la garde de l’eau de la Garonne. Dans son propos Alain Rousset a répondu à Yabuti Metuktire qui dénonçait la violence des grandes puissances qui sont au pouvoir au Brésil en précisant "nous ne sommes pas à l’abri de ces dévastations, nous vivons nous aussi des écocides en Europe et il n’y a pas d’écologie sans démocratie". Pour lui les dictateurs engendre automatiquement des prédateurs et il n’a pas hésité à glisser une allusion à la situation actuelle avec : "si Hitler avait été arrêté en 1930, il n’y aurai pas eu des millions de morts" allusion à peine voilée de ce qui se passe en Ukraine. Les grandes forêts sont des solutions contre le réchauffement climatique mais les forets plantées comme celle des Landes pose des problèmes si on ne fait pas une sélection soigneuse des espèces plantées car cette foret de pins dont le sous sol est riche en lignite qui peut laisser se propager le feu de manière souterraine. Il a ajouté qu’il est nécessaire que les pays démocratiques réfléchissent au cycle long de l’eau mais aussi au développement agroalimentaire et faire attention à la végétation et à ce qui est planté. Il a même était jusqu’à proposer de planter des chênes lièges, mais ces derniers sont aussi attaqués par le feu au Portugal, feu qui n’est pas toujours d’origine accidentel. Il a conclu en précisant que l’eau est un des défis les plus importants des années à venir avec ces conséquences sur les dérèglement climatique et la protection de l’environnement.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette