Bordeaux

Yannick Bru avait prévenu d’une certaine manière de faire attention et malheureusement il a été dans la vérité avec cet UBB qui peut être n’a pas vraiment inconsciemment pris au sérieux ce match après avoir pour la deuxième fois largement dominé les Saracens.



En dix minutes l’UBB a encaissé quatorze points et s’est retrouvée à quatorze, on s’est demandé un instant si les bordelo-béglais avaient quitté le vestiaire. On ne pouvait pas rêver plus mauvaise entame pour cette importante confrontation dont le résultat négatif devait valoir élimination. A partir de cette onzième minute l’Union a enclenché sa course au score mais l’écart semblait trop conséquent et l’adversaire trop coriace pour revenir au score rapidement, l’UBB ne donnant pas de signes rapides de redressement. L’équipe a pioché dur pour revenir dans la partie et sans vraiment refaire son retard elle est revenue assez progressivement dans le jeu sans vraiment combler son retard, au point de se retrouver menée de seize points à la mi-temps soit deux points de plus que son retard des dix premières minutes. On sent bien qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette équipe qui a montré autre chose face aux Saracens lors de la semaine passée. Les supporters de l’Union espèrent que cette coupure de la mi-temps va permettre d’effectuer des ajustements sérieux afin que les locaux montrent un visage plus conquérant face à ces Harlequins qui se sont montrés vraiment supérieurs dans tous les compartiments du jeu durant cette première partie de rencontre aussi bien devant que derrière avec un Marcus Smith incisif qui n’hésite pas à relancer ses trois-quarts à chaque occasion pour tenter d’enfoncer le clou, mettant sous l’éteignoir l’ouvreur et la défense girondine.

Buros s’élance vers la terre promise

De retour pour le second acte, l’UBB revient avec deux demi de mêlées sur le terrain et le remplacement d’un pilier, Lucu ayant glissé à l’ouverture en laissant sa place à Lesgourgues. En fait, le poste de formation de Lucu est celui d’ouvreur et il est progressivement passé de l’ouverture à la mêlée où son jeu au pied est souvent déterminant, surtout pour les sorties de camp. C’est au cours de cette seconde mi-temps que la véritable course poursuite a eu lieu et la première manifestation en a été l’essai de Depoortere de retour des vestiaire et cette première pénalité de Lucu mais il va falloir attendre la soixantième minute pour voir ce match prendre une allure folle avec l’essai de Bielle-Biarrey qui sonnent la charge girondine face à l’adversaire anglais. Avec l’essai de Tambwe quelques minutes plus tard soit deux essais transformés en moins de dix minutes se traduit par quatorze points, permet à l’UBB de passer devant d’un petit point laissant les supporters ravis à une poignée de minutes de la fin du match. Il valait mieux se méfier car un anglais sur un terrain n’est jamais mort et c’est ainsi qu’ils vont parvenir à inscrire un nouvel essai leur permettant de reprendre la tête mais c’était sans compter sur ce diable de Tambwe qui va mystifier son vis à vis et aller porter le ballon en but mais pas assez prêt des poteaux pour faciliter la tâche à Maxime Lucu qui va malheureusement manquer la transformation, ce qui va le rendre totalement effondré à la fin de la partie. On ne peut pas en vouloir à Lucu d’autant qu’il a tellement donné aussi bien en première qu’en seconde mi-temps, que ivre de fatigue il lui a surement manqué ce petit quelque chose qui permet de régler la mire et d’être en totale possession de ses moyens.

Toute la détermination de Depoortere pour aller marquer

Sur ce match on a découvert la fragilité d’un Mateo Garcia qui d’un match à l’autre peut passer d’homme du match à homme à sortir à la mi-temps, illustrant quelque part l’inconstance de cette équipe qui peut montrer le pire comme le meilleur et les deux mi-temps de cette rencontre l’ont bien montré. On est aussi en droit de se demander pourquoi on s’est séparé d’un Tambwe sur ce qu’il a montré dans cette rencontre et même sur d’autres. Il est aussi évident qu’on manque d’un peu de puissance et de densité devant quand on rentre dans le détail de cette rencontre car on s’est fait bousculer dans des moments importants. Maintenant on peut toujours se consoler en pensant que les Harlequins iront prendre soixante points à Toulouse le 5 mai et qu’il vaut mieux que ce soit eux plutôt que l’UBB. Pour l’instant, cap sur le championnat avec Clermont en point de mire immédiat dès ce dimanche soir mais il reste la réception de La Rochelle qui est en recherche de rédemption après la perte de son titre et qui précède l’UBB au classement. Surtout au menu, deux déplacements dangereux à Bayonne et à Perpignan qui laissent rarement de bons souvenirs. La course à la présence au MATMUT Atlantique est ouverte et il va falloir à minima préserver cette sixième place qui est synonyme de qualification en espérant ne pas avoir une seconde désillusion dans cette même saison qui pour l’instant reste contrastée.

Toute la trisesse du monde chez Lucu à la fin du match

Union Bordeaux Bègles : 41 (6 essais Lucu 20ème, Buros 26ème, Depoortere 44ème, Bielle-Biarrey 61me, Tambwe 66ème 77ème ; 1 pénalité Lucu 54ème ; 4 transformations Lucu 27ème, 45ème, 62ème, 67ème)

Harlequins : 42 ( 6 essais Porter 4ème, 30ème, pénalité 10ème, Evans 40+2ème Dombrandt 59me, Green 73ème ; 5 transormations Smith 5ème, 31ème, (40+3)ème, 60ème, 74ème)

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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