Bordeaux

Interview Gauvain Sers

Avant son concert au théâtre Fémina le 14 octobre 2021, Gauvain Sers a accordé un interview à Loïc Cousin pour Bordeaux Gazette.



Bonjour Gauvain. Tout d’abord, merci de nous accorder quelques minutes avant ton concert du soir ( pour cette interview. Alors tout d’abord, comment vas tu et comment as tu vécu cette reprise de la tournée et des concerts ?

Gauvain : Déjà je vais très bien et je suis très heureux de reprendre les concerts et d’arriver avec des nouvelles chansons, un nouveau souffle, une nouvelle énergie, un nouveau spectacle, donc hyper content et on a l’impression aussi que les gens sont contents. Ça fait plaisir de redonner des émotions aux gens et d’oublier un peu tout ce qu’il s’est passé ces derniers mois, et retrouver la scène c’est plutôt cool.

Tu fais d’ailleurs ton retour à Bordeaux dans un théâtre Fémina que tu connais bien, et qui est complet ce soir, c’est plutôt bien, malgré cette crainte du pass sanitaire, du port du masque ou non pour le public.

Gauvain : Effectivement, ça a été une question que l’on s’est posée à savoir si les gens allaient revenir dans les salles, c’est pas encore revenu totalement comme avant, mais on a plutôt de la chance car à Rouillac c’était complet, au Fémina c’est complet, à Toulouse c’est complet, donc ça fait vraiment plaisir et ça nous motive.

Tu sors un 3ème album « Ta place dans ce monde », après ton deuxième album « Les oubliés » dont tu n’as pas vraiment pu faire la promo avec 25 ou 30% de ce qui était prévu. De ce fait, n’as tu pas la sensation de faire la promo des deux albums ou es-tu focus sur le 3ème uniquement ?

Gauvain : En terme de concert, nous n’avons pas pu aller jouer partout, c’est vrai, mais cela dit, l’album a quand même eu une belle vie, et je ne m’attendais d’ailleurs pas qu’il ait ce parcours là. Effectivement nous n’avons pas pu faire tous les concerts, et ça m’a mit un coup derrière la tête, mais voilà, j’ai rebondi, je n’ai pas envie de me morfondre, alors j’ai pris du temps pour réécrire, jouer, m’enfermer dans ma bulle, ce qui est d’ailleurs idéal pour un auteur de chansons comme moi. Donc non, j’ai quand même vraiment l’impression de faire la promo de ce nouvel album, même si sur scène je joue des morceaux des 3.

Au final tu as quand même été disque de platine sur les deux premiers, donc il y a eu le même succès sans même faire la promo entière du deuxième album. Comment l’expliques tu et comment prépares-tu ta setlist pour le coup ?

Gauvain : Effectivement, il y a eu cette belle surprise, et peut-être que je suis resté sur la même ligne que le premier d’où le fait que les gens aient autant accroché, mais pour moi il fallait passer à autre chose, et ce 3ème album tombe à point nommé. Pour la setlist, c’est vraiment un mélange des 3 albums, les chansons que les gens préfèrent, mes préférées, et forcément un peu plus accès sur le dernier, mais pas tant que cela, c’est assez équilibré au final.

Revenons sur le titre « Ta place dans ce monde », au delà de ta place en tant qu’artiste que tu sembles avoir trouvée, sur scène, est-ce que tu préfères les très grosses scènes type festivals, les salles moyennes type Théâtre Fémina, ou encore plus petites type concerts salon avec une centaine de personnes ?

Gauvain : Bah j’aime bien les 3, c’est ça qui est chouette, je n’ai pas vraiment de préférence, car on fait souvent des tournées très petites salles avec Martial (son guitariste et ami de longue date) où on très proche des gens et où je parle beaucoup, mais une salle comme le Fémina avec 1200 places pour moi, c’est la jauge idéale, sachant que le lieu est sublime.

Effectivement, d’autant plus que le public sur ces salles, vient vraiment pour toi, ce qui n’est pas toujours le cas dans les festivals où 4-5 artistes se succèdent.

Gauvain : Oui c’est sur, en festival c’est autre chose. J’aime bien aussi car on va chercher les gens, les arrangements sont différents, les gens chantent tous et c’est énorme, donc je pense qu’il me faut les 3. On fait beaucoup de concerts, donc pas tomber dans une espèce de routine et là les premiers Zéniths arrivent et c’est un tournant dans une carrière, donc voilà, je savoure chaque moment et chaque période. Il y a également des personnes qui préfèrent des petites salles pour cette proximité avec nous, donc j’aime beaucoup.

La chanson « Elle était là » du dernier album, parle de ta compagne, et qui t’a accompagné tout au long de ta carrière, mais sur le projet artistique, a t’elle une oreille attentive à ce que tu sors comme chanson ? A t’elle son mot à dire ? Et t’arrive t’il de renoncer à des titres ou les modifier car cela ne lui convient pas ?

Gauvain : (rire) Elle a une oreille très attentive c’est sur, car c’est la première personne à qui je joue car je n’ai pas beaucoup de recul quand je crée. On y accorde tellement de temps , une grosse part de soi, et d’énergie, donc une fois que c’est quasi fini, oui je lui fais écouter. Son regard extérieur peut aussi me porter vers autre chose ou me conforter que ce titre peut être bien. Je le fais écouter aussi à Martial, mon producteur, donc oui elle fait partie des 4-5 personnes qui sont attentives à la création de mes morceaux et si elle n’aime pas du tout, je peux effectivement me remettre en cause, car ça va me travailler. C’est hyper important car elle est mon premier public.

Sur chaque album, on peut se poser les questions de savoir si c’est une histoire personnelle, si c’est du vécu, quelque chose que tu as vu, où une histoire inventée pour nous emporter et nous faire voyager. Sur le titre « L’imprévue » par exemple, as tu vraiment écris ton morceau dans un café sur une serviette en papier ?

Gauvain : Alors non, mais c’est quelque chose que j’adore, car oui j’étais dans un bar, et j’ai vu cette serviette en me disant que ça ferait un bon début de chanson, alors ça m’a fait rire de démarrer comme ça. J’ai écris des petites idées et des petits phrases dessus, mais pas toute la chanson. Mais c’est vrai que je retranscris beaucoup ce que je vois, comme sur la chanson « Le convoyeur » qui n’a pour le coup rien à voir avec moi (c’est l’histoire d’un braqueur de banque), et qui est le genre d’histoire qui me fascine, dont j’aime regarder les reportages à la télé, et c’est une manière légère de raconter les histoires.

Effectivement, j’ai vraiment l’impression que tu aimes nous transporter, et nous faire poser la question « Mais de qui parle cette chanson ? » même si j’ai la sensation que ce troisième album est un peu plus personnel. On découvre peut-être un peu plus l’homme que le chanteur, non ?

Gauvain : Oui, bizarrement, je m’ouvre un peu plus. On m’a fait plusieurs fois cette remarque. Peut-être moins de mal à me livrer, me mettre à nu, malgré la chanson « Pourvu » du premier album qui est quand même une façon de me connaître, mais oui le dernier album est semble t’il un peu plus personnel. Je suis peut-être plus à l’aise aussi avec toute cette carrière qui avance, et à l’écoute du public qui veut me connaître d’avantage.

Dernière question sur ce nouvel album, il y a eu un duo avec Clio dans le premier, un duo avec Anne Sylvestre dans le deuxième, pourquoi pas de duo dans le troisième ? Par choix ? A cause du contexte sanitaire ? Ou autre chose ?

Gauvain : Ni l’un ni l’autre, je n’avais juste pas la sensation que mes nouvelles chansons collaient avec quelqu’un pour les chanter avec moi. Je n’aime pas quand les duos sont forcés. Tu cherches les duos, etc, mais par exemple sur le duo avec Clio, on a écrit la chanson ensemble et j’adore cette artiste. Pour Anne Sylvestre, la chanson était taillée pour elle, même si j’ai du mal à la réécouter aujourd’hui puisque Anne nous a quitté, mais sur le troisième effectivement il n’y a pas eu d’évidence. Par contre, c’est vrai que j’aime beaucoup les duos.

En parlant d’adorer les duos, tu as fais un duo sur scène récemment avec Mr Cabrel pour 2 titres dont « la corrida » et un de tes morceaux, cela devait être très fort, non ? Est-ce qu’il y a un ou des artistes avec qui tu rêverais de faire un duo, ou est-ce que tu en as déjà en projet ?

Gauvain : Alors c’est vrai que j’ai beaucoup d’envie, je reprends déjà la plume pour écrire, car je suis dans une période où j’ai envie d’écrire, mais il y a plein de gens que j’adore évidemment. J’ai pas de nom en tête, mais ce sera plutôt en rapport avec le morceau où le titre où je vais me dire que ça collerait bien avec cette personne. J’ai eu la chance de déjà faire beaucoup de duos avec des gens superbes, et c’est vrai que ça nourrit et ça rajoute à la chanson. C’est la mode des duos en ce moment, et je n’avais pas envie de tomber dans cette « mode »

Tu me parles d’envie d’écrire, as tu des envies d’écrire pour les autres comme le fond beaucoup d’artistes (Goldman, Calogero, etc) ?

Gauvain : C’est vrai qu’on me le demande beaucoup, mais je n’ai jamais vraiment eu le temps, car j’ai pas mal enchainé, et c’est un autre exercice. Ecrire pour quelqu’un, c’est se mettre dans cette personne, mais je le prends comme un défi, car j’ai des demandes. Je ne peux pas dire qui, mais les prochains mois, c’est sur que je vais m’y atteler.

Tu habites à Paris, la ville où l’on peut tout faire ou tout vivre, est-ce qu’il t’arrive d’aller voir des concerts, et as tu des noms à nous conseiller qui valent vraiment le détour selon toi ?

Gauvain : je vais voir énormément de concerts bien sur, et il y a déjà Clio que j’aime beaucoup et je conseille d’aller écouter ses chansons. Il y a aussi Noé Presnow qui a sorti un premier album vraiment excellent. Je n’ai pas encore eu la chance d’aller le voir sur scène, et il passe à la Cigale bientôt, un soir où je joue aussi, donc ce ne sera pas encore pour cette fois, mais j’aurai adoré.
J’aime enfin beaucoup un duo qui s’appelle Rouquine, avec un morceau « Mortel » que j’aime énormément, et je pense que l’on va entendre parler d’eux très très vite.

Je te remercie pour ce moment. On souhaite un gros succès à ce nouvel album que personnellement j’aime beaucoup, une très belle tournée, et le plein de moments inoubliables comme pour tes deux premiers Zénith.

Gauvain : C’était un plaisir, merci à toi, et on croise les doigts.

Ecrit par Loïc Cousin

Chez Bordeaux Gazette depuis 2016, j’assure essentiellement la couverture des concerts/spectacles/festivals sur la région Nouvelle-Aquitaine, et également la couverture d’évènements sportifs. Je m’occupe de la rédaction des articles, illustrés de mes photographies. Je travaille à côté comme photographe Freelance auprès des productions, agences, clubs de sport, fédération, presses et médias.


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