Toulouse
Christophe Urios avait raison de se méfier de Toto Dupont car c’est son essai qui a crucifié l’UBB à la 71ème minute car jusqu’alors le Stade restait a portée de score et l’écart pouvait être comblé.
On est très loin de la prédiction stupide de l’UBB qui prendrait quarante points à Ernest Wallon, ce qui n’est pas très malin de la part de son auteur qui a fait preuve d’un grand manque de discernement et connait mal Urios. Surement que l’UBB qui n’avait pas joué depuis trois semaines a manqué d’un peu de rythme, de cohésion et peut être de vélocité dans cette rencontre où Paiva a fait une première mi-temps de très haut niveau avec son compère Marais mais beaucoup de joueurs sortaient du Covid ce qui a surement affecté le rendement global. Christophe Urios ne s’est pas caché derrière cette excuse mais cela a quand même affecté la cohésion générale et l’on a bien vu que la seconde mi-temps a été de moins bonne facture que la première, il a manqué un peu de pétrole dans le réservoir. A ne pas douter la dernière rencontre du championnat domestique à Chaban avec la réception de Toulouse donnera surement lieu à une furieuse empoignade. Sur ce match l’UBB n’a pas eu les ressources pour terminer le match comme elle avait su le montrer à plusieurs reprises en coiffant l’adversaire au poteau. Il est vrai que le Stade Toulousain a été extrêmement méfiant face à ce nouveau venu dans l’élite européenne qui leur a donné quelques inquiétudes pendant soixante dix minutes avant de mettre un genou à terre.
- Paiva fer de lance de l’UBB en première mi-temps
Il faut saluer le beau parcours européen de l’UBB qui une fois encore échoue en demi-finale de la Coupe d’Europe mais cette fois de la grande alors que l’an dernier c’était de la petite et on a vu comment à quelques mois d’intervalle ils ont su se reprendre pour terrasser le leader du championnat anglais qui avait réussi à les sortir l’an passé. On a quelques regrets car les bordelo-béglais n’ont pas joué sur leur vrai valeur et Cristophe Urios a fait pour le mieux avec ce dont il disposait en sortie de crise Covid. On a senti Ntamack plus décontracté que Jalibert car le poids du match ne reposait pas sur ses épaules comme son vis à vis qui assumait aussi le capitanat de son équipe, épreuve lourde de sens dont il sort grandi même s’il éprouve surement quelque amertume avec cette défaite. L’UBB n’a pas à rougir de cette défaite dans un contexte qui lui était assez peu favorable et on ne peut prendre en compte la remarque de Mola sur la conversion d’Urios au jeu ouvert car ce dernier à toujours déclaré : "Je joue avec ce que l’on me donne" et aujourd’hui il dispose d’un ouvreur de grand talent qui sait accélérer le jeu alors il s’adapte. Cela laisse à penser qu’Hugo Mola aimerait surement avoir Jalibert dans ses rangs pour repositionner Ntamack au centre et c’est vrai que ce serait alléchant mais ce n’est pas d’actualité à part en équipe de France éventuellement.
- Jalibert pourchassé par Keyno et Dupont qui tente une cuillère
Il faut reconnaitre que Toulouse a une équipe constellée d’étoiles car s’ils en ont quatre sur le maillot, il y en a un peu plus sur le terrain car Toulouse aime aller à la pèche des joueurs hors norme entre Kaino, Ahki, Kolbe, Dupont, Ntamack, Baille, Marchand, Taikori, Cros ainsi que tous les autres qui valent largement leur place et qui seraient accueillis dans n’importe quelle équipe à bras ouverts. Ceci démontre bien que l’UBB n’a pas sombré dans le pluvieux après-midi toulousain laissant quelques regrets au capitaine Poirot qui pense que ce match est une étape dans la progression. Maintenant l’UBB est rentré dans un club fermé et il va falloir confirmer en montrant qu’on a beaucoup appris après ces deux saisons de Covid et de marche en avant sous la direction d’Urios. Les Toulousains joueront la finale le 22 mai à Londres en retrouvant un autre club français, celui de La Rochelle qui a écarté le Leinster ce qui n’était pas arrivé depuis quelques temps cette finale strictement française au Twickenham Stadium qui recevra 10 000 spectateurs pour l’occasion. Le rugby français est bien représenté avec ces deux clubs qui se partagent la tête du Top 14.
Stade Toulousain : 21 (2essais Lebel 5ème, Dupont 71ème ; 3 pénalités Ntamack 38ème, 44ème, 64ème ; 1 transformation Ntamack 72ème)
Union Bordeaux Bègles : 9 ( 3 pénalités Jalibert 3ème, 20ème, 68ème)
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette