Comme le souligne Alain Bauer, expert en la matière s’il en est, la plupart de ceux qui parlent aujourd’hui de la laïcité n’ont pas lu la loi de 1905, pas plus que les débats parlementaires qui ont conduit à son adoption. À l’époque son adoption fut la victoire d’un compromis alors que deux France s’affrontaient depuis qu’une bulle papale affirmait que les droits de l’homme étaient incompatibles avec les valeurs de l’église.
Les ultra-laïques depuis leur nouvelle cathédrale voulant alors quasiment obtenir l’interdiction de l’église catholique et la suppression du port de la soutane, les « ultra religieux » convaincus de détenir toute la vérité, via un prosélytisme incessant alimentèrent leur désir plus ou moins ardent de faire de leur foi, la loi.
La loi de 1905 n’est pas contrairement à ce que beaucoup pensent une loi de séparation mais une loi de libre exercice du culte sous le contrôle de l’Etat pour de simples motifs d’ordre public. Concept trop simple pour ne pas entraîner depuis des dizaines d’années, discussions, colloques et autres explications sans fin et très souvent sans intérêt ....
La laïcité qui n’est qu’un compromis à priori heureux, impliquant le respect de la foi ou de la non foi des uns et des autres afin de préserver la vie publique, n’a justement pas été conçue pour tout accepter et notamment ceux qui subrepticement et parfois même ouvertement ont décidé d’imposer leur foi à la place de la loi républicaine. Le philosophe Emmanuel Kant qui était un fervent croyant disait à ce propos : « si Dieu est indémontrable, on ne peut gouverner en son nom ».
Pas sûr du tout qu’un énième colloque sur la laïcité vienne éclairer les esprits, alors que pendant que nous bavardons et tournons en rond, les lois de la république sont chaque jour un peu plus bafouées et ses représentants assassinés.
Ecrit par Dominique Mirassou