Bordeaux
Il a manifestement parfaitement rempli son rôle depuis sa mise en service en mars 2013 en permettant aux paquebots de croisières de venir se ranger en centre ville pour le plus grand plaisir des croisiéristes, mais pas de l’actuel maire de Bordeaux.
Bordeaux reste parmi les escales les plus prisées des navires de croisières de luxe car le port de la Lune n’a pas vocation à recevoir les monstres construits aujourd’hui qui ressemblent à des clubs Med flottants dont certaines croisières sont réservées à des publics uniquement adultes jeunes et bien portant (comme on pourrait dire : suivez mon regard) peut intéresser par l’itinéraire mais plus par la fête. Les unités accueillies dans le port font rarement plus de 1500 passagers et le niveau de pollution reste à peine mesurable lors de leur départ, quand les turbines sont à pleine puissance. Ils ne font pas plus de bruit que les manèges qui s’installent deux fois par an sur la place des Quinconces pendant un mois à l’automne et au printemps. Pierre Hurmic ne les a jamais invités à aller poser leurs manèges sur la place du marché de Bassens, mais il aurait pu. Bien sûr, le nombre de touristes fréquentant Bordeaux en tant que croisiéristes reste en faible proportion sur le nombre de touristes annuels visitant Bordeaux mais ce sont des croisiéristes à fort pouvoir d’achat. Les croisières qui font escale à Bordeaux à quelques exceptions près sont des croisières de luxe plutôt élitistes. De plus, comme on a pu le voir, l’arrivée et le départ des bateaux quand le temps est favorable attirent les curieux qui viennent sur les quais et y stimulent le commerce des boutiques. On a pu entendre quelques commentaires peu flatteurs comme "si le pont se lève uniquement pour laisser passer les "barquasses" de la Fête du vin, ça va manquer d’intérêt". Il est évident que lors des prochaines municipales, le sujet sera à l’ordre du jour car on commence à entendre des avis de plus en plus critiques sur les politiques menées. L’excès en tout est un vilain défaut.
- 1000e levée du Pont Chaban
- Le Silver Spirit franchit le pont Chaban Delmas
On a pu mesurer l’évident succès de cette millième pendant que le maire se confinait dans une maigre promenade du côté de la Base Sous-Marine, boudant manifestement le tableau alors que l’essentiel du spectacle était au bord du fleuve. Les quais sous le soleil étaient noir de monde pour admirer la prouesse qui semble normale de la progression de cette travée levante de 117 mètres de long fabriqué en Italie et qui est venue par voie maritime et fluviale jusqu’à Bordeaux pour donner naissance au plus haut pont levant d’Europe. Alors que penserait les touristes et même les bordelais si ce dernier ne se levait plus sauf pour deux ou trois voiliers par an. Il semble bien que cette question sera une des interrogations lors de la prochaine campagne municipale. En attendant on a encore l’occasion d’admirer ces belles unités flottantes qui restent à taille humaine ou tout au moins à taille du port de la Lune. Certains viennent les admirer voire photographier tant leur présence au port ouvre la voie au rêve et à l’évasion pour les esprits fertiles. Il y en a qui paieraient pour un tel spectacle dont on voudrait priver Bordeaux sans raisons éminemment probantes. Il reste assez évident que si les navires viennent à Bordeaux c’est parce qu’ils peuvent atteindre le centre ville et en l’absence de cette possibilité ils s’arrêteront volontiers à Pauillac. Quand on examine l’itinéraire de ces croisières qui touchent Bordeaux, on s’aperçoit vite que leurs escales sont tournées vers dès ports situés dans un environnement touristique remarquable. Pour en revenir à cette journée du départ du Silver Spirit salué par un feu d’artifice où l’on a vu les couleurs de la France bien présentes et les croisiéristes étaient tous au bastingage pour admirer ce feu d’artifice en plein jour, on peut parler de parfaite réussite et d’anniversaire réussi.
- 1000e levée du Pont Chaban
- Un feu d’artifice aux couleurs de la France
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette