Pierre Hurmic a souligné la nécessité de conjuguer écologie et économie fluviale, rappelant que, bien que le maire ne puisse interdire l’accostage des paquebots respectant le Code de la navigation, des mesures peuvent être prises pour en réduire l’impact environnemental.

Réaction de la CCI Bordeaux Gironde

La décision du maire n’a pas manqué de susciter des réactions, notamment de la part de Patrick Seguin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) Bordeaux Gironde. Patrick Seguin s’est fermement opposé à ce projet sans la réalisation d’une étude comparative, technique et financière approfondie. Selon lui, cette décision, prise sans concertation, pourrait avoir des conséquences significatives sur l’attractivité de la ville et le commerce local.

La CCI Bordeaux Gironde souligne que depuis près de 25 ans, elle s’efforce de positionner Bordeaux comme une destination prisée pour les paquebots de croisière, avec des retombées économiques importantes pour les commerces du centre-ville et le secteur touristique. En 2024, 66 navires sont attendus, avec des dépenses des passagers et membres d’équipage estimées à 3,2 millions d’euros pour les commerces bordelais.

Un déplacement aux impacts multiples

La CCI s’inquiète particulièrement du potentiel impact économique d’un déplacement de la zone d’amarrage sur la rive droite, en aval du pont Chaban Delmas. Actuellement, l’emplacement face à la Bourse Maritime permet un accès rapide des croisiéristes au centre-ville, un avantage majeur qui serait remis en cause avec ce changement.

Par ailleurs, une étude menée par ATMO France de février 2022 à février 2023 a conclu que l’impact des paquebots sur la qualité de l’air à Bordeaux est faible, les principales sources de pollution étant le trafic routier et le chauffage au bois. En 2023, le port a accueilli plusieurs navires hybrides ou fonctionnant aux biocarburants, atténuant ainsi leur impact environnemental.

Le projet de déplacer la zone d’amarrage des paquebots de croisière en aval du pont Chaban Delmas est encore en discussion et suscite des avis divergents entre les préoccupations écologiques et les impératifs économiques. Tandis que la municipalité avance des arguments écologiques, la CCI Bordeaux Gironde appelle à une réflexion approfondie et documentée avant toute prise de décision, soulignant l’importance de préserver l’attractivité et la vitalité économique de Bordeaux.