Bordeaux
Que serait l’homme sans les lettres, que serait l’ homme sans les mots, que serions nous sans les livres, que seriez vous sans la poésie, non seulement celle des multiples auteurs mais aussi et surtout celle de la vie.
Celle qui rime avec rêverie, ou encore celle qui fige la beauté en photographie, celle qui offre le génie d’un plan jusqu’à son édification finale, celle qui dans un dessin fait glisser l’aventure,celle qui s’offre à nous quand la porte franchie, les arts vous assaillent avec douceur et vous invitent à les découvrir !
Cette agora magique, cette caverne d’Ali Baba, ce trésor templier, ce coffre pirate, cette mine de Salomon, là à la croisée de la rue Vital carles et de la rue Porte Dijeaux, ne se présente pas, elle s’admire, se comtemple et ,à la manière d’un vieux grimoire, transforme chacun d’entre nous en Jules Verne, le temps d’une visite.
La librairie MOLLAT est ce joyau superbe, cet endroit époustouflant qu’un certain Denis MOLLAT dirige avec excellence, ce patrimoine familial datant de 1896, installée ni plus ni moins que dans la demeure de notre illustre Montesquieu .Quelle symbolique magnifique d’être un livre ouvert à tous, un lieu hors du temps dans l’esprit des lois !
- Denis Mollat et François Hollande
- François Hollande en dédicace pour son livre en 2011 à la Librairie Mollat
La loi merveilleuse d’ un tout jeune enfant qui, assis sur une marche, plonge librement dans l’univers des héros de couleurs, ou la loi quotidienne d’une mère cherchant pour son fils le manuel scolaire demandé ou bien encore la loi discrète de ceux qui cherchent sans chercher, ceux qui flanent au paradis du savoir sans pour autant y être venu pour ça ! C’est ainsi que venir au centre ville, et ne pas se faire happer par la fée Mollat, est une chance car sinon un grand sac bleu à la main nous accompagne un peu plus tard dans notre promenade.
C’est bien ces aspects là, qui font de cet endroit une fierté bordelaise, car Mollat est un paradoxe fascinant par son ampleur et sa discrétion ambiante, par la diversité des oeuvres proposées dans chacun de ses rayons, par la disponibilité de l’équipe. Mais surtout, Mollat nous met devant le triste constat que même dans une vie entière, personne ne peut tout lire tant la source est incommensurable et inépuisable !
Alors pour cette vieille Dame de 120 ans, prenons tous conscience que, dans une société aux maux innombrables, les vrais mots seront à jamais plus forts, plus beaux et plus sages.
Ecrit par Denis Lalanne