Initialement prévu devant la Cité du Vin, le die-in a bien eu lieu mais hors de la vue des invités de l’inauguration, ce qui fait qu’il a eu lieu au droit du cours Edouard Vaillant entre les stations Les Hangars et historiquement Bassins à flot.
Par cette manifestation il s’agissait simplement de rappeler que la viticulture est grosse consommatrice des poisons produits par Monsanto, Bayer et consors et qu’il est grand temps de trouver des moyens moins nocifs pour protéger la vigne. Du reste des viticulteurs bio étaient présents sur la manifestation pour préciser qu’ils n’étaient pas des assassins et qu’ils souhaitaient comme tout le monde voir les produits cancérogènes disparaître de l’arsenal des viticulteurs contre les maladies et autres prédateurs. A l’occasion de l’inauguration de la Cité du Vin, Les Amis de la Terre Gironde, Générations Futures, Jeunes Écologistes Bordeaux-Aquitaine, le Collectif Info Médoc Pesticides (Marie-Lys Bibeyran), Vigilance OGM 33 et Valérie Murat ont appellé à une action de désobéissance civile non-violente afin d’exiger du chef de l’État un positionnement sur l’interdiction de l’usage des pesticides avec un plan de sortie rapide, daté et chiffré assorti d’un accompagnement et d’aides à la conversion, ainsi que des mesures immédiates de protection des riverains, des salariés agricoles et des consommateurs et la reconnaissance et l’indemnisation des victimes. Les pesticides tuent et plus surement que l’alcool et le tabac et la Gironde est particulièrement exposé avec son vignoble où l’on a dénombré des cas excessifs de cancers chez les enfants dans une localité viticole. Les enfants sont très sensibles à ces produits issus de grands groupes de la chimie qui tentent par tous les moyens même les plus sournois d’imposer leurs produits. On trouve des résidus de pesticides dans les poissons (saumon, thon..), dans les fruits de mer (moules, huîtres…) et même parfois dans la viande de bœuf ou le lait !
- V3 victime des pesticides
Plus de 23% de ces aliments végétaux contiennent parfois plusieurs résidus de pesticides, jusqu’à 8 différents ! Il y a également des résidus de pesticides dans l’eau que l’on boit, dans certains jus de fruits et dans les vins. Ce sont ainsi des dizaines de pesticides différents que l’on ingère chaque jour par notre alimentation. Chez les enfants exposés à des taux élevés de pesticides in utero, différents impacts ont été observés, tels que le retard du développement cognitif, des effets comportementaux et des malformations congénitales. Une corrélation forte a également été mise en évidence entre l’exposition aux pesticides et l’incidence de la leucémie chez l’enfant. Des études ont montré que plus l’exposition aux pesticides est importante, plus l’incidence de plusieurs types de cancers (prostate, poumons, etc.) et de pathologies neurodégénératives (maladie de Parkinson et d’Alzheimer) est élevée. Des éléments indiquent que certains pesticides peuvent perturber les systèmes endocrinien et immunitaire. Si la compréhension des mécanismes conduisant à ces impacts demeure incomplète, des perturbations des fonctions enzymatiques et de la signalisation cellulaire ont clairement été mises en évidence dans certains cas. D’après des études utilisant des méthodes fondées sur l’ADN, certaines substances chimiques perturbent l’expression génique, et ces perturbations peuvent se retrouver sur plusieurs générations non exposées aux pesticides du fait de l’hérédité épigénétique. En d’autres termes, les impacts négatifs de l’utilisation de pesticides se posent sur le long terme, même après l’interdiction de certaines substances.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette