Bordeaux
Passionné de l’art circassien de longue date j’étais hier soir sous le chapiteau flamboyant du cirque Arlette Gruss qui nous présentait sa création 2016 « Le Cirque » et je puis affirmer qu’à l’issue de ce spectacle, Bordeaux devra l’ajouter à son palmarès des grands crus de l’année …
Arlette, qui me faisait l’honneur de son amitié et avec qui je discutais – en étroite complicité – dans sa caravane, nous a quittés trop tôt en 1996 mais sa passion transmise à sa famille d’aujourd’hui reste toujours présente sous ce chapiteau « nuage » … Gilbert, Kobann, Yann, Nora, Linda, Laura-Maria, Kévin, Alexis, Eros et toute l’équipe qui les entoure perpétuent dans la tradition et la tendresse ce rêve toujours magique que « Nona », la haut, bénit et applaudit de son sourire généreux … j’en suis certain. JP Terracol
Bordeaux, ma ville, accueille chaque année à la même date le baptème et la Première de la nouvelle création « Arlette Gruss » signée de son fils Gilbert … et chaque année la surprise et les talents font se lever les spectateurs émus, conquis et heureux …
Non, l’art du cirque, spectacle vivant par excellence et à l’inverse de ce que l’on peut entendre n’est pas toujours le même – ( animaux tristes qui tournent ou autres jongleurs, sauteurs, trapézistes ou magiciens qui jonglent, sautent, trapèze ou magique … foutaises que cela ! ) – Chez Gruss les animaux respirent le bien-être, la santé et sont tellement vivants, épanouis et malicieux sous les mille feux de projecteurs multicolores …
Monté comme une revue avec une harmonie de couleurs et de costumes de belle originalité, le spectacle en un rythme millimétré laisse éclater en bouche des saveurs d’un dîner 3* de l’entrée au dessert …
Manuel Farina, dresseur italien déjà révélé la saison dernière, revient pour notre plus grand plaisir, jouer avec ses tigres et ses lions d’une éclatante vivacité … La complicité entre les fauves et leur dompteur est étonnante de douceur réciproque et encore plus lorsqu’au dessus de la cage, le funambule « performer » sans balancier, Ramon Kathriner nous fait trembler, assis tranquillement sur sa chaise ou en traversée sur ses échasses … Grandiose !
Et le rythme soutenu par les onze musiciens, en live, ponctue au fur et à mesure des présentations « new style » de l’élégant Kévin Sagau des séquences judicieusement enchaînées dont il est bien difficile d’imaginer le plus d’un plus … Vous admirerez la force et la performance du Duo Olivares, la sensualité de Kévin et Julia Gruss, les prouesses à la barre souple russe de la voltigeuse Corina du Trio roumain Stoian qui exécute une série de doubles sauts périlleux dont un triple rarement vu !
Les chevaux blancs ou noirs, aussi élégants et bien coiffés que leurs « dresseuses » Linda Gruss et Lauria-Maria, sa fille … La ménagerie, en piste, où se croisent des chameaux, dromadaires, zèbres et lamas, des éléphants et même un wallaby très pressé … Les rats et les énormes ragondins farceurs de Gunter Sacckman surprennent tout comme l’otarie luisante et rieuse de Ingo Stiebner … comme le duo clownesque André § Bellini.
Je garde pour la fin la somptuosité, l’originalité, la poésie la précision et le magique de Kévin Gruss § Alexis Hurtado qui domptent une forêt de rayons laser, de Alexis Fly Chaix et son drôle d’oiseau virevoltant au dessus de nos têtes et des FMX Riders lachés, en liberté vrombissante sur leurs motos aériennes … unique !!
Plus qu’un banal spectacle de cirque c’est un Music Hall, un Opéra, un ballet multicolore d’une centaine de projecteurs qui balaie la piste et les vagues nuageuses du superbe chapiteau de ce cirque à voir jusqu’au mercredi 10 février prochain dans notre notre bonne ville.
Ecrit par Jean-Pierre Terracol