Bordeaux
La construction du premier archevêché de Bordeaux, près de la cathédrale (Place Pey-Berland) date du moyen-âge. Sous la domination anglaise de l’Aquitaine de 1152 à 1453, les rois d’Angleterre séjournent dans ce palais épiscopal. Ce n’est que bien plus tard que ce Palais une fois reconstruit va passer aux mains de l’administration municipale …. Histoire ….
Maximilien Mériadec, Prince de Rohan, Archevêque et Promoteur
En 1769, à son arrivée à Bordeaux, le Prince-archevêque Maximilien Mériadec de Rohan-Guéméné prend possession de son siège épiscopal et trouve le palais dans un tel état de vétusté qu’il ne peut se résoudre à habiter un tel logis. Face aux offres des promoteurs Magnouac et Loliot, Mgr de Rohan préfère créer sa propre société avec un conseiller du roi et un architecte afin d’étudier le projet de construction d’un vaste palais, détaché de la cathédrale, glorifiant le nom des Rohan. Ainsi il demande à son cher et bien aimé cousin, le roi Louis XV, l’autorisation de vendre un terrain totalement inculte de 80.000 toises (environ 30 hectares), situé entre le Peugue et la Devèze, et appartenant à l’Archevêché, pour financer le futur palais. Le gouverneur Richelieu, le vicomte de Noë, maire de Bordeaux, les jurats et l’intendant Esmangard approuvent le projet. Le projet comprend également le tracé de nouvelles rues qui aboutiront au palais épiscopal. Ce nouveau palais va s’élever sur l’emplacement du jardin de l’ancien archevêché, les travaux sont dirigés par l’architecte parisien Joseph Etienne ingénieur du roi.
Des travaux difficiles
L’instabilité du terrain pose de gros problèmes et les travaux traînent en longueur, de nombreuses consolidations sont nécessaires et viennent alourdir les coûts, l’archevêque s’impatiente, révoque Joseph Etienne et le remplace par Richard-François Bonfin, architecte de la Ville de Bordeaux. Ainsi lorsqu’en 1780, l’Archevêque de Rohan apprend sa nomination comme archevêque de Cambrai, et doit quitter Bordeaux, les murs du palais sont encore à l’état brut, alors qu’il a engagé une partie de sa fortune dans la construction.
La fin des travaux
C’est Mgr Champion de Cicé nommé archevêque de Bordeaux le 27 février 1781 qui va se charger de superviser la reprise des travaux, faisant notamment travailler les sculpteurs Cabirol et Berinzago et le ferronnier Jolyet. En 1784, en guise d’inauguration, l’archevêque Champion de Cicé offre un énorme festin en compagnie des autorités de la ville.
La courte vie du palais épiscopal
Mais la Révolution est proche, l’archevêque Champion de Cicé qui a rejoint les bancs du tiers-état, bien que fervent partisan de l’abolition des privilèges, et corédacteur de la Déclaration des droits de l’homme, est contraint à l’exil, ce qui provoque la saisie du palais, réquisitionné en tant que bien national par l’Assemblée départementale. En décembre 1790, les tribunaux de justice jusqu’alors installés au palais de l’Ombrière, s’installent au Palais Rohan. Le palais devient Hôtel du département ou Hôtel de l’administration. Les biens de l’Archevêque sont confisqués puis mis en vente. Alors que la statue de Louis XVI est jetée bas sur la place Royale, en 1792 le tribunal révolutionnaire s’installe dans une aile du Palais Rohan. Finalement, nul archevêque n’aura eu la possibilité de séjourner dans ce palais en toute quiétude. Construit à grand peine, ce bel édifice n’aura porté le titre de palais archiépiscopal que pendant 8 ans. Après une longue histoire, tantôt révolutionnaire, tantôt impériale puis royale, il deviendra Hôtel de ville le 1er janvier 1836.
Sources : Les dossiers d’Aquitaine – Histoire des Archevêques de Bordeaux

Ecrit par Dominique Mirassou
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