Bordeaux
Particulièrement concernée par la vie dans nos quartiers, Sandrine Daniel habitante impliquée et active du « Vieux Bordeaux » nous parle d’un problème qui lui tient à cœur … Une habitante du « Vieux Bordeaux » nous donne son point de vue. Propos recueillis par Dominique Mirassou.
Les faits
Au hasard de nos discussions, un commerçant de St Michel me fait part d’une affaire peu ordinaire : Il s’agit d’un tollé général sur la place Fernand Lafargue, au motif qu’une dame âgée nourrit les pigeons au point d’en avoir rassemblé entre 500 et 800, qui se retrouvent là à certaines heures. Paysage pour le moins impressionnant ! Outre le côté hitchcockien, car voir s’abattre sur la place ces oiseaux en si grand nombre n’est pas neutre, imaginez un peu les désagréments subis par les commerçants et les habitants, voire les clients en terrasse… Pas besoin de vous faire un dessin, ce qui s’ensuit reste cocasse mais on ne peut s’en réjouir, un état de guerre triangulaire est carrément déclaré entre la "nourriceuse", les commerçants, et la commune… Comment apaiser cette situation ?
Se mobiliser, mais pas n’importe comment…
S’il y a bien une chose qui caractérise de longue date la vie du côté du quartier St Michel et Capus, c’est qu’on ne se lasse pas d’inventer des solutions meilleures en prenant soin de chacun, c’est le credo de la majorité des gens d’ici.
Alors se mobiliser un peu plus loin, oui, mais surtout dans le respect de tous quel que soit l’état des lieux au moment où l’on considère le problème…Humanisme, affirmatif !
La violence de part et d’autre et aux yeux de chaque partie est désormais installée comme mode de communication, que faire ? Il s’agit bien d’avoir le courage de mesurer cette dérive et d’en revenir ensemble à des façons plus dignes, plus humaines, tout autant qu’efficaces sans stigmatiser qui que ce soit dans ses excès.
Voilà quelle était la problématique à résoudre au moment où nous décidons d’activer nos neurones avec "l’homme de la situation", qui n’a d’ailleurs rien de mystérieux. Victor Silva travaille sur la gestion de la régulation des espèces dites nuisibles, de façon à limiter l’usage des chimiques et on note sa touche personnelle pour le moins créative…
Quand il a proposé d’apporter son point de vue "citoyen et pro" sur l’affaire auprès du maire responsable du quartier concerné, Monsieur Jean-Louis David, le meilleur accueil lui a été réservé par Monsieur Paillé responsable des services d’hygiène de la ville. La confiance mutuelle entre gens de métier qualifiés et avertis s’est installée assez spontanément, le processus de réconciliation pouvait donc être envisagé…Et cela quand le point sera fait avec les élus concernés, car à ce jour rien n’est arrêté quant à la suite à donner, il nous le confirme.
En attendant, les compétences et qualités humaines de notre technicien pas ordinaire tout autant que sa sincère bienveillance ont dénoué de façon quasi immédiate les tensions dès le premier contact avec la dame pourtant réputée redoutable…Il l’a rencontrée plusieurs fois et ils ont dialogué paisiblement à des fins constructives, cela donne à réfléchir !
Victor Silva un homme compétent
"Je travaille dans le secteur que l’on appelle 3D : Dératisation, Désinsectisation, Désinfection. Vu comme ça, ça impacte et on a vraiment le sentiment que l’on va éradiquer impitoyablement les espèces ! On s’attarde trop peu sur les changements qui s’opèrent dans ce secteur : Lors de notre récent salon professionnel bisannuel, quelques présentations nouvelles incluaient esthétisme urbain et moindre violence envers les animaux. Je m’applique à inscrire ma démarche dans un sens plus global, en phase avec l’actualité. Les tendances qui se dessinent vont dans l’esprit du développement durable, et autre enjeu majeur, une intégration sociale toujours mieux humanisée.
On voit bien tout le bénéfice, notamment ici à Bordeaux, des politiques menées en ce sens… Mais reste à se pencher davantage sur notre lien aux animaux pour revenir avec bon sens à nos racines. J’étais très content de trouver en la personne de Monsieur Paillé un interlocuteur de qualité, sa confiance et son état d’esprit ont été indispensables pour espérer lancer cette expérience, permettant au passage la revalorisation des personnes isolées plutôt que leur mise au banc des oubliés, car ils deviennent ainsi acteurs d’utilité publique, au bénéfice de tous. C’est quand même formidable d’imaginer mettre en place une alternative humaniste et néanmoins très professionnelle face à toutes ces nuisances et violences finalement évitables ! "
Telle est la réalité du débat.
Monsieur Silva se désole de lire "Tatie Monique" dans un quotidien, cela réduit sa nouvelle "collaboratrice" à une sombre caricature, occulte la profondeur et l’utilité publique de cette démarche. Il avait expressément demandé de prendre toute précaution à ce sujet notamment pour préserver Mme C… et il espère donc qu’après les indélicatesses de la presse cette confiance ne sera pas rompue, ce qui ferait tout simplement tomber à l’eau ce projet innovant…
Quant à la partie technique
Il recommande avec humour à chacun de s’en tenir à son métier, si le moment vient d’en parler, il le fera cette fois-ci lui-même … et très professionnellement !!!
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Ecrit par Dominique Mirassou
Ecrit par Sandrine Daniel