Et ce n’est pas tout ! Victoire d’Honneur pour l’ONBA et son chef Kwamé Ryan, amplement méritée, remise à Wladimir Nemtanu, le superbe violon solo (il faut l’entendre dans les grands soli du répertoire, shéhérazade, une vie de héros, etc …, merveilleux !).

photo Bordeaux Gazette/France TV - Nicolas Pastor

Il est entouré de ses filles Sarah et Déborah, elles aussi violonistes, élèves de leur père et maintenant, l’une et l’autre violons solos de deux des plus grands orchestres Parisiens ! Et toutes deux nous jouent le 1er mouvement du double de Bach, familialement unies en qualité artistique. Et il y’a encore deux Nemtanu dans les pupitres de violons de l’ONBA ! Bref, Bordeaux fut à l’honneur. Tant mieux ! L’audimat, nous a-t-on- dit, a été très bon, avec près de 1.900.000 téléspectateurs. Parlons maintenant du Concert proprement dit et là, il se pourrait bien que je ne me fasse pas que des amis ! Acceptons toutefois, la loi du genre : Comme aux « Césars », aux « Molières », il y’a aux « Victoires » les nominés, les nommés, les vedettes confirmées, les futures vedettes, les votes du jury, les votes du public etc…etc … On se congratule sans fin, avec renvoi d’ascenseur obligé : « Vous êtes le meilleur ! Vous en êtes un autre ! Quel talent ! Louis Laforge joue le jeu, en Monsieur Loyal de la soirée.. Frédéric Lodéon, lui, connaît admirablement la musique (il fut un remarquable violoncelliste) et il apporte avec tact et intelligence le complément d’information apprécié des mélomanes ou de ceux qui le deviendront puisque c’est tout de même un des buts de ce spectacle musical. Défilent les valeurs sûres, trop nombreuses pour les citer toutes, qui font un petit tour et puis s’en vont, interprétant vite fait bien fait un court extrait d’une œuvre, célèbre de préférence, et, dans un joyeux bric à brac, on trouve Mozart, Verdi , Rachmaninov, Bach, Gershwin, Rossini, Donizetti ….Wahoo !!

photo Bordeaux Gazette/France TV - Nicolas Pastor

Aux manettes, si l’on peut dire : Renaud Capuçon (notre french violoniste, qui fait le job !), Nathalie Stutzman et son Orfeo 55, Nicolas Angelich, Alexandre Tharaud ( The man I love), Joyce Didonato ( impeccable dans Rossini, Emmanuel Pahud (Flûte solo du Philarmonique de Berlin …. Et Français, SVP), etc … j’en oublie, qu’ils me pardonnent ! Il y eut aussi les hommages aux disparus, émouvants bien sûr, Rostropovitch, Brigitte Engerer, Maurice André honoré par dix trompettistes (dans Aïda) dont la benjamine Lucienne Renaudin-Vary, 14 ans !
Parmi les Victoires (7+1victoire d’honneur) celles plus ou moins attendues de Nicolas Angelich ( Soliste instrumental, piano), d’Alexandre Tharaud (Enregistrement : Le Bœuf sur le Toit, piano), et de Philippe Manoury (Compositeur) que Pierre Boulez met à ses programmes. Artiste Lyrique de l’année : Sabine Devieilhe en Reine de la Nuit, très Mozartienne.
J’ai gardé pour la bonne bouche les deux récompenses qui, à moi Sarastro, ont semblé parmi les plus judicieuses : Ludovic Pezier, Baryton à la voix de bronze dont la carrière s’épanouit depuis quelques années déjà, « Victoire Artiste Lyrique » et le jeune violoncelliste Edgar Moreau, « révélation soliste instrumental », excellent dans sa participation au quatuor avec piano de Schumann et un des meilleurs interviewés de la soirée.
Voilà ! Vues de mon œil, entendues de mes oreilles, c’étaient les 20 ème Victoires de la Musique Classique, à Bordeaux, notre ville !
Que vous m’ayez aimé, que vous m’ayez détesté, je reste votre Sarastro