Bordeaux
Bacalan c’est le fleuve, c’est le port, ce sont les bassins à flot, c’est la vocation maritime de Bordeaux et sa longue histoire. Les autochtones et les associations ont réussi avec l’aide des élus à retrouver le chemin de l’identité bacalanaise noyée dans un Bordeaux Maritime qui commençait à n’avoir plus rien de Maritime.
Il s’en est fallu de peu pour que la vocation maritime et industrielle de ce quartier ne passe à la trappe car peu au goût des promoteurs qui voyaient dans ces friches industrielles une source de profit colossale avec la bénédiction de la municipalité. Tout cela était sans compter sur la pugnacité des associations accompagnées par un homme qui a fait du fleuve et de la vocation maritime de Bordeaux sa passion et son combat. Un homme à la fois élu départemental et régional qui a su avec les associations réussir à protéger la vie de la grande écluse d’une mort programmée dans un premier temps. A son grand regret Philippe Dorthe n’a pas pu sauver le pont à culasse du pertuis qui était le dernier modèle de ce type de pont. La disparition de ce pont a ramené le passage du Bassin à Flot N°1 au N°2 à 8 mètres au lieu de 25 car tout a été fait pour réduire la taille des bateaux pouvant pénétrer dans les Bassins à Flot afin de favoriser les choix des promoteurs comme l’a souligné Philippe Dorthe lors de la conférence de presse tenue dans les ateliers de l’ARMI lors de l’entrée du Breuilh dans la forme de Radoub N° 1, la plus ancienne, la 2 ne sera construite qu’en 1906. Cette entrée dans la forme a subi un contre temps du reste car il a fallu débloquer les portes de ce bassin un peu coincées par la vase après 19 ans d’immobilité mais maintenant le transporteur d’Airbus est en place. Philippe Dorthe a précisé que grâce à l’appui de la député Sandrine Doucet qui a réussi à faire venir sur le site Frédéric Cuvillier et Alain Vidalies et le soutien d’Alain Rousset le dossier s’est fait un chemin dans un terrain semé d’embûches et de pièges tendus par des intérêts divergents.
- Corinne Guillemot, Philippe Dorthe et Sandrine Doucet lors de la conférence de presse tenue dans les ateliers de l’ARMI.
Il faut pour être précis, dire que le cours des événements a favorisé cette remise en route car les bateaux de croisières fluviaux de plus en plus nombreux dans le port ont besoin d’entretien et ces derniers menaçaient de quitter le port si un site adapté n’était pas mis à leur disposition car il faut pouvoir régulièrement mettre à sec ces bateaux surtout pour inspecter les coques et les nettoyer. Seules les formes de Radoub des Bassins à Flot convenaient pour des bateaux de 120 mètres car impossible de les hisser sur le sleepway du port autonome qui n’accepte que des bateaux de 50 mètres maximum. D’autre part les grandes formes de Radoub de Bassens qui ont servi pour la construction des éléments de protection du Pont Chaban-Delmas sont maintenant occupées pour le désamiantage et le démontage de grands bateaux avec le Jeanne d’Arc en cours de démantèlement et le Colbert qui attend à quai avant de prendre la suite. Philippe Dorthe a souligné "Avec cette forme remise en service, nous allons assurer le maintien de la flotte des grands paquebots de croisières fluviales, en attache au port de Bordeaux qui jusque là n’avaient pas les moyens techniques pour se mettre au sec en cas d’avarie ou de maintenance traditionnelle". Ces formes de Radoub car il y en a deux sont classées Monument Historique et comme telle ne risquaient pas d’être détruite car pour mémoire ici tout est de la main de l’homme (1882 : Achèvement du bassin à flot numéro 1) mais on allait pousser la stupidité à ne pas se servir d’un outil d’une criante utilité. Il y a déjà une file d’attente pour occuper cette forme de radoub N° 1 et la remise en service de la 2 est prévue à terme.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette