Bordeaux
Encore trois jours pour faire escale au « Village Japon » de l’expo événement pour vivre une expérience japonisante comme si vous y étiez. Un festival d’ateliers, de démonstrations et d’initiations y attend les visiteurs pour goûter à la singularité de l’art de vivre nippon.
L’art de vivre Japonais a quelque chose de fascinant pour les occidentaux que nous sommes et n’oublions pas que le Japon a aussi fasciné Van Gogh sans y avoir jamais été comme on peut le découvrir sur les écrans cette semaine. Pour ce voyage initiatique cette expo événements propose huit étapes avec le shogunat. Armures intimidantes, sabres rutilants, kimonos et objets précieux réservés à la caste supérieure, ainsi que de courtes pages d’histoire à travers une rue typique d’Edo (futur Tokyo) à l’époque du grand maître Hokusai, le visiteur flâne sous les enseignes et lanternes colorées. Il entre dans des ateliers d’estampe, de céramique ou de calligraphie, pénètre dans l’échoppe d’un fabricant d’éventails ou d’un marchand de saké, pousse la porte d’une maison traditionnelle et se rend au théâtre admirer les masques et costumes d’époque.
En 1867, l’accession au trône du jeune prince Mutushito signe la fin du shogunat, l’entrée du Japon dans la modernité et son ouverture sur le monde. L’agrandissement d’estampes et les premières photographies racontent cette révolution qui, en moins d’une génération, hisse le pays parmi les grandes puissances. Le mobilier s’occidentalise, le pays s’industrialise. Tokyo prend à Kyoto le titre de capitale du pays. Général en chef titulaire d’une dignité héréditaire qui fait de lui le détenteur effectif du pouvoir à la place de l’empereur, le mikado. Après le tremblement de terre ravageur de 1923, la « capitale de l’Est » (Tokyo) se transfigure. Immergé dans ce titanesque chantier de reconstruction après le drame.
En trois décennies d’après-guerre, l’industrie japonaise se hisse aux premiers rangs mondiaux. Des premiers jouets en fer blanc des années 50 à la conquête des podiums par les stylistes japonais des années 80, de la première voiture nippone importée à la suprématie des grosse cylindrées japonaises, une riche collection vintage raconte cette époque où chaque nouveau produit « Made in Japan » était comme petite bombe d’innovation lancée sur le marché européen. Dans cet écrin made in Tokyo résolument urbain où les publicités géantes côtoient les petits sanctuaires et où les films d’animation se mêlent aux images de la ville, le phénomène manga est partout présent. On rencontre les grands maîtres et nouveaux héros de la bande dessinée japonaise qui n’arriveront en France qu’à partir des années 90.
S’enfonçant plus avant dans la capitale nippone, le visiteur pénètre dans le quartier de Shibuya pour une balade hyper réaliste. Dans ce Times Square nippon, il flâne parmi les échoppes, les mini braderies improvisées ou le marché aux poissons. Il zigzague entre les taxis et croise des dieux du stade, des élèves en uniforme et des agents en gants blancs. Il repaît ses yeux d’innombrables planches de manga et des œuvres désarmantes de beauté de la peintre Annko Miura. La tête déjà pleine de souvenirs, il fait une dernière pause dans le restaurant et le bar aux saveurs typiquement tokyoïtes. A découvrir aussi : l’espace culture avec la librairie les Comptoirs de Magellan avec tous les incontournables du Japon pour prolonger le voyage à la maison (livres, musiques, déco, plantes,...).
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette