Bordeaux
C’est le constat navrant de cette création réjouissante d’Éric Léonard sur la vie amoureuse de ses personnages. L’auteur nous apprend que l’original de sa pièce était issu de l’inspiration produite par la célèbre Phèdre de Racine. Mais le hasard ou le destin a fait qu’il a perdu son texte dans le vide poche d’un avion, mais qu’après la déception, l’espoir a pu renaître. De la tragédie égarée, une comédie est née !
On peut saluer l’auteur qui a rédigé son texte tout en alexandrins, ce qui lui donne une couleur particulière auquel on est plus vraiment habitué, mais qui est plutôt plaisant à entendre.
Pour cette création mondiale, la salle de la rue du Mirail était parfaite. En effet, le théâtre du Puit du Mirail est un lieu atypique. Depuis un escalier étroit on descend dans une salle toute en pierre au plafond joliment vouté. Un très beau lieu qui n’est pas immense, mais qui se prête bien à l’Art théâtral. La mise en scène était assurée par Charlène Lauer. On comprend le challenge auquel elle a dû faire face étant donnée la configuration du lieu. Mais les va-et-vient sont rythmés et clairs. Le décor minimaliste se prête bien aux diverses situations.
Déjà deux personnages déboulent sur la scène. Louise jouée par Julie Lagnier et Yves interprété par Arnaud Baudouin. Un couple passionné, mais tous deux sont mariés chacun de leurs côtés. Nous sommes au cœur d’une fête qui s’annonce peut-être mouvementée. Une servante sur vitaminée usant de fourberie est jouée par Margaux Langlest. L’épouse légitime Marie, plus lucide qu’il n’y parait, interprété par Christine Stadler. Éric est Olivier Bureau, le mari papillonnant de Louise, viennent ensuite un couple ami Julie, Solène De Sagazan et Paul, Christophe Sardain.
Tous les personnages prennent sens dans l’histoire comme les pièces d’un puzzle. Plus complexes qu’ils n’y paraissent, chacun d’eux va laisser entrevoir une facette cachée de sa personnalité et des secrets inattendus vont surgir. Un ménestrel et sa guitare Swan Bélémy ponctue l’histoire à sa manière souvent ironique. Car il s’agit bien d’une comédie, on rit, on sourit, on s’étonne avec ses personnages souvent odieux, mais toujours attachants, car formidablement humains.
Les acteurs manient la rime avec justesse et emportent les spectateurs qui pourraient bien sortir de ce spectacle un peu changé, même si l’auteur nous prétend le contraire.
À déguster sans modération !
Régie lumière et son : Louis Joly
Décors : Julie Duverneuil
Tapissière : Catherine Le Bihan
Peintre : Jean-Jacques Bernadet
Costume : SteakFripes
Graphisme : Julie Duverneuil
https://mirail-production.fr/finalement-rien-ne-change/
Du 11 au 27 octobre 2024 au Puits du Mirail, 50 rue du mirail à Bordeaux.
Ecrit par Marie-Laure Bousquet
Rédactrice à Bordeaux-Gazette, elle intervient le plus souvent dans les rubriques sur le théâtre. Elle alimente la rubrique « Et si je vous racontais » avec des nouvelles fantastiques ou d’anticipation. Elle est aussi l’auteure de plusieurs romans : Les beaux mensonges, La fiancée du premier étage, Madame Delannay est revenue, Le voyageur insomniaque, Enfin seul ou presque, Raid pelotes et nébuleuses. D’autres romans sont à venir. https://www.amazon.fr/Marie-Laure-BOUSQUET/e/B00HTNM6EY/ref=aufs_dp_fta_dsk
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