Bordeaux

L’arbre et le végétal au cœur du débat bordelais

Depuis l’abattage des marronniers de la place Gambetta, une sourde opposition aux pratiques de la mairie en matière végétale se met en place des écologistes à LREM en passant par les autres groupes politiques et l’association "Aux arbres citoyens".



Nicolas Florian a hérité d’une succession plombée par cette histoire de marronniers de la place Gambetta qui pourrait le faire marron pour sa réélection car avec la canicule qui s’éternise et les nombreux îlots de chaleur apparus avec l’hyper minéralisation de Bordeaux intra muros depuis l’aire Juppé, l’idée gagne petit à petit que ni sa majorité, ni lui même n’en font assez pour lutter contre le réchauffement climatique. Des décisions prises à la hâte pour calmer la grogne du moment ne sont pas forcément bien vécues et ressemblent plus à des soins palliatifs que curatifs. Il est vrai que la situation de la place Pey-Berland est exemplaire dans ce contexte avec un secteur Sud bénéficiant d’une canopée avec des arbres centenaires et un côté Nord de la place totalement désertique avec un Chaban en plein soleil et une place Jean Moulin parfaitement ombragée.

Nicolas Florian lors de la présentation du projet avec Anne Walrick, chargée du défi climatique, de la transition écologique à sa gauche et Magali Fronzes, chargée de la nature en ville et des espaces verts

Nicolas Florian s’égosille à faire remarquer que Bordeaux a suffisamment d’îlots de fraîcheur mais que la verdure est derrière les façades, ce qui ne constitue en aucun cas un élément de défense dans la mesure ou la critique des citoyens s’adresse aux espaces publics. Il a ainsi repris l’argument lors de l’inauguration de la canopée éphémère mise en place devant l’entrée du Palais Rohan sur la place Pey-Berland alors qu’en fait ce n’en n’est pas vraiment recevable. Lors de cette inauguration, il s’est fait vertement interpellé par Sandra Barrère la présidente de l’association "Aux arbres citoyens" qui lui a reproché de ne l’avoir jamais reçue après deux demandes en bonne et du forme pour parler du problème des arbres à Bordeaux en général et de ceux que l’on abat en particulier. Elle a fait remarquer que ce parvis de pavés avait été un moment planté d’arbres et que les travaux déclenchés pour les transformations les ont fait disparaître en même temps que l’aspect rond point du site

L’îlot de fraicheur de la place Jean Moulin

Il reste vrai que cette canopée éphémère a un côté un peu dérisoire mais cela reste un premier pas et les touristes y trouvent leur compte dans la mesure ou ils s’assoient sur les blocs de maintien des voiles pour se nourrir de sandwichs ou se reposer un peu. Le maire a avancé que des études avaient été demandées pour réimplanter des arbres sur cette partie de la place Pey-Berland, jugée par trop minérale, mais un arbre ce n’est pas un plant de tomate et il faut des années pour qu’il atteigne une taille honorable où alors il faut planter des individus déjà bien évolués et c’est vrai qu’on avait un nombre de marronniers disponibles sur la place Gambetta qu’on aurait pu réimplanter à cet endroit. La tendance aujourd’hui est à verdir la ville et même a y implanter de l’agriculture car de nombreuses questions éclatent à la figure des élus en place avec le réchauffement et il leur faudra y répondre.

Les arbres attendent d’être installés pour couvrir la vaste partie pavée

On prête volontiers à Alphonse Allais d’avoir dit " On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur ! " mais ce serait Commerson qui l’aurait signifié en premier alors qu’aujourd’hui la tendance serait plutôt de construire la campagne en ville comme l’a démontré le colloque tenu à Bordeaux dans les murs du bâtiment de la Métropole le 9 juillet sur l’agriculture urbaine. La tendance est de végétaliser la ville et même de la transformer le plus possible en jardin sans contrainte pour les habitants comme est venu l’expliquer François Willian Croteau maire d’un arrondissement de Montréal Rosemont-La petite patrie. La clef du problème demeurant la suppression de la circulation des voitures et c’est le motif invoqué par Nicolas Florian de supprimer au maximum l’utilisation de la voiture présenté comme la première étape du changement, ceci reste difficile à comprendre dans la situation actuelle.

Nicolas Florian et Magali Fronzes au moment de l’inauguration

Néanmoins si on a supprimé la voiture à certains endroits le problème reste entier pour certains quartiers qui avec l’apport de nouvelles populations voient les embouteillages se multiplier aux heures de pointes et Bordeaux toujours livrée aux bétonneurs. On cherche désespérément des arbres autour des Bassins à Flot alors que tout ce quartier devient un véritable îlot de surchauffe et il faudra quelques années pour que les maigres plantations de la rue Lucien Faure prennent de l’ampleur et pour l’instant seuls les platanes de la place Alice Girou restent épargnés, mais pour combien de temps face à la gourmandise des bétonneurs, et ce ne sont pas les quelques maigres espaces concédés à la verdure par ces derniers qui vont rendre la situation plus vivable d’autant qu’on est à proximité de l’îlot de réchauffement climatique de Ginko et ses environs superbement et densément bétonnés.

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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