Bordeaux

Alors que sous l’ancien régime, la pendaison, l’écorchage, la strangulation ou l’écartèlement sont réservés au mauvais peuple, seuls les criminels de haut rang et les nobles sont alors exécutés par décapitation, châtiment jugé moins cruel et infamant.



Dès 1791 ...

Tortures et supplices sont bannis, le décret du 25 septembre 1791 est proclamé dans un alexandrin resté fameux : « Tout condamné à mort aura la tête tranchée ». A Bordeaux, la guillotine va être d’abord adulée.

Au matin du 23 octobre 1793, des bruits sourds réveillent les riverains de la place Nationale (Gambetta), des hommes montent une machine destinée à trancher les têtes.

Pendant dix mois la guillotine va rester installée en permanence, 300 personnes vont être exécutées en un massacre quotidien.

Riches, pauvres, laïcs, religieux, nobles, citoyens ordinaires, aucune catégorie ne sera épargnée et les bordelais seront très nombreux pour assister à l’exécution de Lacombe le terrible président de la commission militaire qui ordonna tous ces supplices.

La guillotine à Bordeaux, histoire ...

Après la révolution ...

Alors que la peine de mort n’est pas abolie, la guillotine est remisée pour quelques temps. Elle reprend du service au début du XIXème siècle place des Salinières (Bir-Hakeim) pour l’exécution des droits communs puis rejoindre en 1806 en raison des travaux du Pont de Pierre la Place d’Aquitaine (Victoire).

De nombreux spectateurs ...

Jusqu’en 1832, les macabres cérémonies ont lieu l’après-midi puis plus tard le matin ce qui n’empêche pas des milliers de badauds d’y assister. En 1840, le supplice d’Eliçabide, auteur d’un triple meurtre abominable, attire 40.000 personnes.

Le décret Crémieux, 1875 ...

Le décret voulant faire disparaître le caractère spectaculaire des exécutions, la guillotine est installée place du Repos (Gaviniès), plus près de la prison du Fort du Hâ et du cimetière de la Chartreuse.

Quelques crimes extraordinaires se concluront cependant par des exécutions spectaculaires, plus de 25000 spectateurs assisteront comme au théâtre au supplice de Jean-Baptiste Pascal Aurusse, le soldat assassin en 1891.

A l’abri des regards ...

Au XXème siècle, la guillotine est transférée à la maison d’arrêt du Hâ. Les exécutions ont désormais lieu devant quelques dizaines de témoins seulement.

La dernière exécution en public aura lieu le 23 Novembre 1933. Elle concernera le cultivateur Pierre Delafet assassin de toute sa famille et qui paraît-il « alla à la guillotine comme on va au café. »

A partir de 1941, la cérémonie expiatoire se déroule dans la cour de la prison à l’abri des regards du public. L’empoisonneuse Elisabeth Lamouly sera la première personne ainsi exécutée.

Une guillotine ...

La fin de la guillotine ...

Le 21 juin 1960, après avoir tranché la tête de René Pons, le parricide de Montpeyroux, la guillotine est démontée. Elle repart pour Paris, elle ne reviendra pas…

En cent soixante-sept ans à Bordeaux, la guillotine aura occupé cinq emplacements différents, et il y aura eu 369 exécutés à Bordeaux, 321 hommes et 48 femmes, dont la grande majorité lors de la Terreur révolutionnaire.

77 droits communs connaitront la guillotine à Bordeaux aux XIX ème et XXème siècles.

A ce jour le problème ne se pose plus même si certains en reparlent au gré des événements et que pas mal de « boulonneurs potentiels » de guillotines se manifestent encore.

Source : Amitiés généalogiques bordelaises. D. Salmon.

Ecrit par Dominique Mirassou


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