Paris
Sa première année au Stade Toulousain aura été totalement bénéfique à l’ancien pensionnaire de l’UBB car non seulement il joue mais il est devenu Champion de France avec son nouveau club d’accueil (merci Ntamack qui nous a fait une Jalibert) et il semblerait que pour lui s’entrouvrent les portes de l’équipe de France.
Ce match a démontré que la force brutale ne suffit pas pour s’imposer comme O’Gara a pu le laisser penser lors de sa sortie d’avant match sur son équipe niant quelque part le talent au profit de la force brute. Ntamack a prouvé le contraire malgré le traitement défensif spécial auquel il a été soumis par la défense Rochelaise misant tout sur son pack et la neutralisation de la charnière toulousaine réduisant considérablement le champ d’action de cette équipe. La stratégie a échoué car La Rochelle n’a pas joué, La Rochelle a défendu en laissant une pâle image de son ouvreur insinuant que la responsabilité de la défaite pouvait lui incomber pour deux pénalités vendangées et un drop manqué, il ne méritait peut être pas ça. C’est plutôt la stratégie petit bras mise en place qu’il faudrait mettre en cause car confiner Seuténi et Danty dans des tâches strictement défensives n’était surement pas très malin car la moindre erreur pouvait être fatale comme les événements l’ont montré et pire à l’ultime minute du temps réglementaire ne laissant même pas le temps à l’adversaire pour se refaire car sur l’engagement après réception les Toulousains ont immédiatement mis en touche pour arrêter le match, les quatre vingt minutes étant dépassées. Il est vrai que deux minutes avant, les supporters toulousains commençaient à sortir les mouchoirs pour éponger leurs pleurs mais Romain vexé de deux boulettes dont un ballon expédié hors des limites du terrain en cherchant la touche et un en avant fâcheux a profité dans un second temps de la volonté de ne pas baisser les bras e l’ensemble de l’équipe et sur une double relance, il a cassé la défense et ses jambes ont fait le reste, ceci n’étant pas sans rappeler le regretter Jean-Pierre Lux qui disait : " Mes jambes elles m’amènent où je veux sur le terrain" , démontrant que la vitesse est préférable à la puissance. On revoit avec délectation ce superbe cadrage débordement qui a du faire vibrer André Boniface s’il a suivi le match car de son temps c’est comme ça qu’on appeler ce magnifique geste technique.
- Alexandre Roumat en rouge et noir, couleurs qui lui permettent de soulever le Brennus.
Il semble que le problème de Roumat à Bordeaux, c’était qu’Urios lui trouvait un petit manque de puissance car pour Urios un troisième ligne centre voire aile doit être puissant, rapide et adroit, ce qu’on aurait pu appeler le syndrome Higginbotham qui a marqué de son empreinte les esprits à l’UBB. Le Stade n’a pas une philosophie de profil type de joueur ce qui le conduit a utiliser surtout les capacités de chacun, là, la capacité étant de moissonner des ballons en touche, peu importe le numéro dans le dos d’autant qu’en troisième ligne tout le monde est prompt à permuter semant un peu la panique en face. Toutes les équipes qui aiment jouer privilégient plutôt la touche comme rampe de lancement, même s’il n’a pas été éblouissant lors de cette finale il a beaucoup gêné l’alignement Rochelais et a capté ses ballons. Il a bénéficié de robustes appuis de ses troisièmes lignes ailes, un choix tactique adapté face à La Rochelle où souvent le jeu s’arrête à la troisième ligne voire au demi de mêlée. Il manque encore un petit quelque chose à La Rochelle pour devenir Champion de France, l’envie de jouer à XV et non à XIX car derrière ça n’attaque pas beaucoup avec un Danty qui cherche systématiquement à jouer les perces murailles face à une troisième ligne souvent très résistante et pour l’éviter il faudrait jouer large large ce qui n’est pas la culture de jeu rochelais qui cherche systématiquement le jeu d’avant pour percer les défenses et qui a du mal à varier le jeu. C’est vrai que posséder des individualités comme Dupont et Ntamack complique la vie des défenseurs adverses et ont ne peut pas les tenir en laisse toute une partie et là cela a duré soixante dix huit minutes et les deux minutes restantes ont été fatales. Ce pauvre Seuteni voulant bien faire s’est fait berner par Ntamack pour renverser le résultat qui a permis au Toulousains de brandir le Brennus et de son côté O’Gara a remis ça sur le niveau de son équipe qu’il a jugé ne pas être au meilleur. C’est quand qu’ils sont au meilleur ?
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette