Bordeaux
La salle du Conseil Municipal du Palais Rohan n’offrant pas toutes les garanties de distanciation, c’est dans l’immeuble de la Métropole que ce premier Conseil Municipal s’est tenu.
La liste des adjoints
Cette liste de vingt cinq adjoints qu’a présenté Pierre Hurmic au cours du premier Conseil Municipal comprend huit adjoints de quartier dont deux cumulent quartier et thématique (Amine Smihi et Fannie Le Boulanger), les dix sept autres étant des adjoints thématiques. Il y aura des conseillers municipaux délégués qui viendront s’ajouter sur certains thèmes qui relèvent normalement des compétences de la Métropole mais qui peuvent revêtir un intérêt particulier pour la ville comme le tourisme ou les déplacements, voire complémenter le rôle d’adjoints sur certains sujets spécifiques. Dans ces adjoints on retrouve 9 élu(e)s de la société civile, 8 élu(e)s d’Europe Ecologie les Verts, 4 élu(e)s du parti socialiste, 2 élus du parti communiste français, 1 élue de génération écologie et 1 élu de génération.s.
1 Claudine Bichet (EELV) adjointe en charge des Finances, du défi climatique et de la prospective.
2 Stéphane Pfeiffer (Génération.s) adjoint en charge de l’Emploi, de l’économie sociale et solidaire et des formes économiques innovantes.
3 Emmanuelle Ajon (PS) adjointe en charge du Service public du logement et de l’habitat.
4 Bernard Louis Blanc (SC) adjoint en charge de l’Urbanisme résilient.
5 Camille Choplin (SC) adjointe en charge de la Démocratie permanente, de la vie associative et de la gouvernance par l’intelligence collective.
6 Didier Jeanjean (SC) adjoint en charge de la Nature en ville et des quartiers apaisés.
7 Delphine Jamet (EELV) adjointe en charge de l’Administration générale, de l’évaluation des politiques publiques et de la stratégie de la donnée.
8 Mathieu Hazouard (PS) adjoint en charge des Sports, et des relations avec les associations et les clubs sportifs.
9 Harmonie Lecerf (EELV) adjointe en charge de l’accès aux droits et des solidarités.
10 Amine Smihi (EELV) adjoint en charge de la tranquillité publique, de la sécurité et de la médiation et adjoint de quartier Bordeaux-Centre.
11 Sylvie Schmitt (SC) adjointe en charge de l’éducation, de l’enfance et de la jeunesse.
12 Dimitri Boutleux (EELV) adjoint en charge de la création et des expressions culturelles.
13 Nadia Saadi (SC) adjointe en charge de l’accompagnement des mutations économiques.
14 Bernard Blanc (PS) adjoint de quartier Chartrons, Grand Parc, Jardin Public.
15 Céline Papin (EELV) adjointe en charge des coopérations territoriales, européennes et internationales.
16 Olivier Cazaux (EELV) adjoint de quartier Bordeaux Sud.
17 Pascale Bousquet-Pitt (PS ) adjointe de quartier Caudéran.
18 Olivier Escots (PCF) adjoint en charge du handicap et de la lutte contre toutes les discriminations.
19 Fannie Le Boulanger (EELV) adjointe en charge de la Petite enfance, et adjointe de quartier Nansouty-Saint-Genès.
20 Vincent Maurin (PCF) adjoint de quartier Bordeaux-Maritime.
21 Sylvie Justome (Generation Ecologie) adjointe en charge de la sécurité sanitaire, de la santé et des séniors.
22 Dominique Bouisson (SC) adjoint de quartier Saint-Augustin, Tauzin, Alphonse Dupeux.
23 Sandrine Jacotot (SC) adjointe en charge des commerces, des marchés et des animations de proximité.
24 Laurent Guillemin (SC) adjoint en charge de la sobriété dans la gestion des ressources.
25 Françoise Frémy (PS) adjointe de quartier La Bastide.
- Claudine Bichet, première adjointe
Les réactions de l’opposition
Dès l’ouverture de la réunion Pierre Hurmic a fixé le cadre de ces dénominations :" Nous avons essayé de respecter un engagement que nous avions pris pendant la campagne municipal, dans un soucis de changement qui touche également au fonctionnement c’est à dire de faire en sorte que chaque poste d’adjoint se voit doter d’une appellation un peu traditionnelle et elle l’est parfois avec un objectif très précis assigné dès le départ et quel est le cap politique que nous avons voulu tenir dès l’entame de cette mandature. Il s’en est suivi la présentation détaillée du rôle et des objectifs de chacun dans le cadre de sa délégation en fournissant quelques explications nécessaires. Le choix a été fait pour les adjoints de quartier de nommer des personnes déjà largement connues et bien implantées dans leur quartier. Pour en savoir un peu plus sur chaque adjoint dans l’immédiat on peut se référer à l’excellent reportage de Rue 89 réalisé sur le vif lors de cette matinée d’installation du Conseil Municipal. En réponse à cette présentation Nicolas Florian a précisé que son groupe votera le nombre d’adjoints mais que pour le reste ce sera l’abstention. Il a fait part de ses interrogations sur les intitulés des délégations présentées et des problèmes de périmètres comme pour l’économie avec les attributions de Stéphane Pfeiffer et Nadia Saadi où cela semble se chevaucher. Le terme mobilité n’apparaît pas une seule fois, on ne parle pas de déplacements, on voit pas apparaître une seule fois le terme vélo et il s’est étonné qu’il n’y ait pas un élu en capacité de suivre ce dossier : "J’aurais préféré que dans l’intitulé d’une délégation cela puisse apparaître". "Quid de l’occupation de l’espace publique qui est une mission essentielle de régler et réglementer l’occupation de l’espace publique". Nicolas Florian s’attendait à voir apparaître le terme alimentation avec la crise sanitaire et l’enjeu essentiel des circuits courts et pas une seule fois le terme propreté apparaît. Comme il le fait remarquer pour la fin de son intervention pas une fois le terme ressources humaines n’est cité alors qu’il y 3 800 agents à la commune de Bordeaux. En réponse Pierre Hurmic a précisé qu’en matière de déplacement on était dans une compétence métropolitaine et il a répondu point par point aux interrogations avancées de l’ancien maire. Fabien Robert est intervenu sur le patrimoine qui ne figure dans aucune délégation. Alexandra Siari s’est interrogé tout haut en se demandant par qui sera suivie la politique de la ville après s’être dit extrêmement choquée par les manifestations bruyantes de la semaine précédente à l’Auditorium. Pierre Hurmic avait procédé à un rappel au règlement intérieur qui interdit ce genre de comportement et pour répondre à sa question le maire a répondu qu’il poursuivait trois urgences : "l’urgence climatique et écologique, l’urgence sociale et l’urgence démocratique". Pour sa part, Thomas Cazenave est intervenu sur l’urgence sécuritaire, économique et sociale et il a précisé : "on a besoin d’avoir rapidement votre feuille de route". La sénatrice Nathalie Delattre n’a pas manqué d’adresser une petite pique à Vincent Maurin qui en d’autres temps s’était élevé contre la transformation du nom de Bacalan en Bordeaux Maritime dont il devient l’adjoint mais elle a surtout questionné sur la défense du vignoble qui est l’étendard du nom de Bordeaux avec 55 000 emplois directs ou indirects en Gironde, qui subit année après année les méfaits des dérèglements climatiques, les taxes et charges fiscales, les marchés incertains et la Covid 19. Bien sûr il y a un Chaban-Delmas dans cette nouvelle municipalité et il va surement rapidement se faire un prénom qui est le même que celui du petit-fils de François Mitterrand à savoir Guillaume, curieux ! et il a fait deux remarques pleines d’à propos sur le côté supplétif de l’économie et sur le fleuve ainsi que le côté municipalité monde de Bordeaux absent du discours.
- Pierre Hurmic dans le fauteuil de maire dans l’hémicycle de la Métropole
Un Poutou surprenant
Pierre de Gaëtan Njikam a ensuite pris la parole, il est à remarquer que dans ce Conseil Municipal siège trois conseillers qui ont été adjoint(e)s du quartier Bordeaux Maritime à savoir donc le précédent ainsi que celle qui y a présidé avant de devenir sénatrice et l’actuel qui lui est un vrai produit du terroir, un local pur sucre. C’est un quartier qui est au cœur de toutes les transversalités entre habitat démentiellement bétonné et vieux quartier populaire, entre déclin industriel et zones d’activités, entre engorgement routier et surpopulation, avec la suppression du poumon vert par encore du béton au bord du Lac, une situation qui frise l’inextricable, quartier auquel il sera difficile de donner une identité tellement il est vaste et divers. Pierre de Gaëtan s’est longuement appliqué à plaider pour la vocation internationale de Bordeaux qui n’est peut être pas assez prise en compte, dimension qu’il considère comme essentielle ainsi que la dimension européenne et les deux en relation avec la diaspora africaine et il a eu un petit mot pour son successeur en lui demandant d’avoir une pensée pour le travail effectué. Philippe Poutou pour sa part a confessé "Nous on découvre complètement la démocratie municipale" et c’est vrai que la séance de l’Auditorium avait été bruyante et réactive ce que certains élus avaient peu apprécié. Que Bordeaux en luttes et ses supporters n’aient pas l’habitude des comportements policés et des ambiances feutrés des conseils municipaux où seul sont tolérés les éclats de voix des élus dans le cadre de leur rôle, Philippe Poutou a promis d’éviter ces comportements à l’avenir et il a reconnu qu’il n’avait pas conscience de l’existence d’un règlement intérieur mais qu’il allait s’y conformer en regrettant ce qui avait pu se passer lors de la séance précédente. C’est vrai qu’une arène municipale n’est pas un stade avec supporters et détracteurs même si c’est une arène. Il a précisé qu’il voterait contre cette liste d’adjoints non pas contre les personnes mais contre la politique de la majorité en regrettant qu’il n’y ait pas d’adjoint à l’interdiction des pesticides par exemple ou à la réquisition des logements vides. Une ultime intervention d’Aziz Skalli sur l’adéquation entre les nouveaux découpages et leurs relations avec l’administration avant d’en venir au vote à main levée sur le nombre d’adjoints avec seulement trois abstentions du groupe Bordeaux en lutte et le vote positif pour les groupes de la Majorité Municipale, Bordeaux Ensemble et Renouveau Bordeaux. On est ensuite passé aux vote secret sur la liste des adjoints qui a rassemblé les votes de sa majorité validant ainsi la liste proposé. Après une longue interruption de séance l’assemblée s’est retrouvée pour voter les postes aux délégations dans lequel Philippe Poutou a brutalement dénoncé l’accord en conférence des présidents, semant le trouble chez quelques néophytes du groupe majoritaire pas encore assez aguerris aux manœuvres d’assemblées délibératives.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette