Gradignan
Des militant(e)s d’ANV-COP 21 Gironde et d’Extinction Rébellion Bordeaux ont rapporté symboliquement au bureau de la Fabrique de Bordeaux Métropole, 64 rue Joseph Abria, le panneau du permis de démolir décroché quelques jours plus tôt.
A l’Eclaircie à Gradignan, squat de femmes en détresse menacé de disparition, des familles exilées de leur pays et à la rue avaient trouvé refuge depuis l’année dernière dans une ancienne maison de retraite laissée à l’abandon par le CCAS de Bordeaux.
En dépit de la mauvaise volonté de la mairie de Gradignan, des enfants avaient été scolarisés grâce à l’appui d’un médiateur et la solidarité s’est installée afin que toutes les personnes du squat y vivent le plus dignement possible. Aujourd’hui, et comme en février au squat de la Zone Libre de Cenon, l’expulsion menace ces enfants, ces femmes, ces hommes.
Alors qu’une solution de relogement n’a pas été proposée à toutes les familles. Les militantes souhaitent dénoncer la violence administrative à l’encontre de toutes ces personnes, qui vivent dans la peur quotidienne de se retrouver de nouveau à la rue, alors qu’elles avaient un toit depuis plus d’un an. Une enquête récente des associations a montré que bon nombre des personnes qui vivaient à la Zone Libre de Cenon n’ont pas été relogées. Est-ce là aussi le sort qui attend les personnes qui vivent aujourd’hui à l’Eclaircie ?
- Présentation du panneau décroché
Pourquoi la volonté d’évacuer ce squat alors que le bâtiment et le parc alentour n’étaient plus entretenus depuis des années ?
Derrière toute cette agitation se cache en réalité une opération immobilière de grande ampleur. Il est urgent d’expulser car il est urgent pour les élu.e.s que le bâtiment, qui pourrait être rénové, soit rasé afin d’y construire une école. Tout cela pour que des écoles du centre-ville (en bon état !), un stade, l’EPAJG puissent être eux aussi démolis afin de vendre les terrains publics aux promoteurs immobiliers. Voilà ce qui explique réellement l’urgence de cette expulsion. L’heure tourne. Les millions s’échangent entre la Fabrique, les mairies et les promoteurs... Il est bien évident qu’avec tout l’argent dépensé en cabinets d’étude et autres il aurait été possible de rénover tout ou partie de l’Eclaircie en vue d’y faire un site pérenne d’accueil de personnes à la rue ou à très bas revenu.
- Défense du site qui héberge des femmes en détresse
Cela se fait avec l’appui des élu(e)s de tout bord politique siégeant à la Fabrique de Bordeaux Métropole, qui orchestre tous ces aménagements de l’espace public, dont chacun(e) peut voir le résultat à travers toute la Métropole : des espaces verts réduits à peau de chagrin (quand il en reste), des immeubles gigantesques, des arbres maigrichons replantés après avoir coupé des arbres centenaires. Toutes ces décisions d’aménagement du cadre de vie et d’urbanisme se font sans les citoyens et les citoyennes qui subissent les grands projets inutiles de leurs élu.e.s, lesquels
projets uniformisent l’ensemble des villes de la Métropole, chacune d’elle y perdant son âme.
Déni de la situation climatique qui voudrait que l’urbanisme fasse sa révolution écologique ? Cynisme d’élu(e)s qui préfèrent flatter leur électorat favorable à tout cet aménagement issu des années Juppé ? Folie des grandeurs d’élu(e)s qui pensent à laisser leur nom sur telle ou telle place, ou telle ou telle école ?
A l’heure de l’urgence sociale et climatique, renforcé par une parution de rapport du GIEC le 23 juin, encore plus alarmant que le précédent, on ne sait comment qualifier cette fuite en avant.
Communiqué d’ANV-COP 21 Gironde et d’Extinction Rébellion Bordeaux
Ecrit par La rédaction