Bordeaux
Alain Juppé avait largement ouvert la voie du bitume et du béton à Bordeaux mais il semble bien que l’époque soit révolue avec le programme de végétalisation de la ville proposé par la nouvelle majorité.
En présentant son plan "Bordeaux Grandeur Nature" devant l’école Maternelle de Pressensé Pierre Hurmic a voulu mettre en évidence sa volonté de revégétaliser une ville par trop minéralisée avec petite leçon de choses à la clé qui consistait à suivre le replantage des bacs à fleur de la rue de la Miséricorde. Il a présenté sa philosophie de la démarche avant que Didier Jeanjean, adjoint responsable du programme n’en dévoile les modalités avec un budget annuel qui sera triplé à l’avenir, car pour cette année il a fallu faire avec ce qui avait été voté. La date était particulièrement bien choisie car pour ce 25 Novembre, jour de la Sainte Catherine, le bon sens populaire dit : "A la Sainte Catherine, tout bois prend racine !" démontrant par là que vouloir planter oui mais pas n’importe quand ni n’importe comment, ce qui laisse à penser que le métier de jardinier va prendre de la place dans le personnel municipal. Mais ces plantations il ne compte pas les faire d’autorité, mais en concertation avec la population et les expériences de végétalisations locales déjà menées à travers associations et particuliers dans différents lieus bordelais à qui la parole a été donné durant la présentation de Didier Jeanjean.
- Jardiniers à l’oeuvre rue de la Miséricorde
Pierre Hurmic a présenté à cette occasion un véritable plan et non un catalogue à la Prévert des actions à mener. Il s’agit d’une stratégie de conquête végétale de la ville. En substance on peut résumer son propos de la manière suivante : "Quand on parle stratégie, il faut commencer par parler de méthode pour débuter et la méthode c’est protéger l’existant qui est le patrimoine végétal de la ville, ensuite renouveler car les arbres ont une durée de vie et il faut y penser, troisième point, planter mais ça ne se décrète pas, c’est fonction des opportunités et dernier point participer car nous considérons que la végétalisation de Bordeaux ne pourra se faire qu’avec les habitants". Il a ajouté que le choix du lieu devant cette école, n’était pas anodin, car il veut associer les enfants dans la plantation de manière à ce qu’ils s’approprient le végétal pouvant dire un jour : "Tu vois papa ou maman, ça c’est mon arbre, c’est moi qui l’ai planté avec mes camarades !" Il faut aussi associer les adultes au programme de plantation et il a précisé : " On ne peut pas à Bordeaux créer des quartiers apaisés si on ne le fait pas dans l’apaisement " d’où une forte volonté de concertation car la où on met des arbres, on ne peut pas mettre des voitures.
- Didier Jeanjean est resté masqué durant son intervention
La désartifilisation des sols est prévue, remplacer le bitume par du végétal va être l’axe de travail de Didier Jeanjean qui s’est dit ravi de lancer la saison 1 de ce plan Bordeaux Grandeur Nature et il a précisé : "On a une stratégie qui se base sur le réchauffement climatique, une stratégie de lutte contre l’effondrement de la biodiversité". Pour assurer cette lutte 3 plans, un le plan Bordeaux Nature, planter partout où c’est possible, le plan végétalisons ensemble en donnant le moyen aux habitants de s’emparer de la végétalisation et enfin le plan canicule qui s’inspire des deux premiers en ajoutant le volet développement des fontaines et des jeux d’eau, ce qui pourrait tendre à prouver que le miroir d’eau n’était pas forcément une mauvaise idée (NDLR). Ce plan s’appuie sur quatre axes d’abord protéger et il a déclarer que les 45 hectares de la Jallère étaient sanctuarisés et qu’il n’y a plus de programme immobilier à cet endroit. Sur Bastide Niels, les espaces perméables sont passés de 5 hectares à 9 hectares. D’autre part sont enclenchées des modifications du PLU et on peut se souvenir que sur les périodes passées les dérogations étaient monnaie courante, ce qui risque de ne plus être le cas. Donner aussi plus de poids et plus d’indépendance au comité de l’arbre.
- Andréa Kiss, maire du Haillan et Vice-présidente de la Métropole
Politique du renouvellement et être comptable d’un nombre d’arbres c’est une chose mais il ne faut pas laisser des endroits vides après que les arbres aient disparu comme au cours du Médoc avec des fosses non renouvelées C’est ainsi qu’il a présenté un habitant très sensible à cette question des fosses à planter. Didier Jeanjean a aussi mis en avant les micro forets qui par un système de compétition des espèces co-plantés se développent cinq fois plus vite qu’une forêt normale. Il y en a une qui va remplacer du bitume et ces micro forêts serviront d’exemples. Cette année et c’est inédit cent arbres seront plantés avec une fonction nourricière (arbres fruitiers). Il va y avoir création d’un permis de végétaliser pour permettre aux riverains, aux associations, aux commerçants d’accéder à une boite à outils pour les aider à végétaliser. Pour terminer Pierre Hurmic a rappeler qu’on ne pouvait végétaliser qu’en fonction des saisons. Il a aussi présenté Andréa Kiss qui va travailler sur ces sujets vice présidente de la Métropole d’origine polonaise et qui va les travaux sur ces sujets au niveau de la Métropole a précisé que dans son pays d’origine on plantait des arbres fruitiers dans la rue dont les fruits permettaient de faire de l’eau de vie.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette