« Music for the Brain »" qu’il parraine et qui nous a été présenté fin janvier est le résultat de ce double intérêt, généreux et bénéfique qui associe recherche sur les maladies cérébrales, musique et ... coopération Franco-Américaine, très ancienne habitude entre nos deux pays.
Dans un récent article sous la plume de Bernard Lamarque, nous vous avons détaillé les tenants et les aboutissants de cette initiative dans ses aspects médicaux et relationnels, tout en soulignant les personnalités qui soutiennent ce projet, universitaires, médecins et diplomates, puisque Monsieur le consul des Etats-Unis honorait la rencontre de sa présence.

Sarastro parle musique
Enfin pas seulement... Si je vous dis : « La musique adoucit les mœurs », vous pouvez répondre : c’est banal, tout le monde connaît ce vieil adage dont l’efficacité n’est pas toujours prouvée d’ailleurs ! Mais si je vous dis : d’éminents médecins, neurologues souvent, soutiennent que la musique peut aider certains malades à supporter, voire à s’abstraire momentanément, des affres de leur maladie, vous admettrez sans doute que l’association musique et cerveau est loin d’être une vue de l’esprit.
Il y avait donc concert ce soir là. Ça allait de soi !
Nicolas Dautricourt, violoniste, déjà entendu il y a quelques mois en ce même Institut alors qu’il inaugurait le prêt du Stradivarius consenti par Bernard Magrez et Mei Yi Foo, pianiste malaisienne, s’associaient eux aussi pour notre plaisir et celui de la musique. Le programme, fort agréable, n’avait rien pour nous prendre la tête (le cerveau ?) et il nous fut présenté d’ailleurs avec humour et talent par Mr. Nicolas Verzina, musicologue italien, dont les grandes connaissances ont éclairé les mélomanes présents sur les compositeurs proposés ce soir là, ainsi que sur l’école de lutherie de Crémone et ses célèbres représentants, Stradivarius bien sur, mais aussi Amati et Guarnerius del Jesu.

Le concert et ses interprètes
Dvorak, Brahms, Saint-Saëns représentaient le romantisme (bien que Saint-Saëns ait vécu jusqu’en 1921), Tartini le XVIIIème siècle. Suk , Gershwin, York Bowen sont des presque contemporains.
Nicolas Dautricourt maîtrise parfaitement le superbe instrument qu’il a entre les mains, comme la technique nécessaire à l’éxécution virtuose d’œuvres telle que "La Trille du diable" (Tartini) ou la "Havanaïse" (Saint-Saëns). Son staccato" et ses "harmoniques" (dans la Havanaise) sont d’un violoniste de haut niveau ; quant au Stradivarius il sonne magnifiquement ! Le programme était composé pour mettre en valeur l’instrument et son servant et l’on peut dire : mission accomplie ! Que ce soit dans les œuvres "soyeuses" comme les pièces de Dvorak, de Suk, de Gershwin (Porgy and Bess, adapté par le célèbre violoniste Jascha Heifetz) ou dans les morceaux plus techniques(Tardini, Saint-Saëns), le duo stradivarius - Dautricourt fut au top.
Mei Yi Foo , sur le stenwey quart de queue maison, fut une excellente surprise, car encore peu connue. Comme accompagnatrice d’abord, elle montra qu’elle était non seulement pianiste de talent, mais aussi musicienne raffinée se prétant sans façon à suivre et à compléter le jeu de son partenaitre. Dans les trois préludes de York Bowen (compositeur britannique peu joué) Mei Yi Foo put exprimer ses qualités de soliste très sures et brillantes, mettant en valeur, nottamment dans le troisième extrait, l’inspiration "Debussyste" de l’auteur. Le public chaleureux et admiratif, ovationna les artistes, mais aussi d’un même élan, l’initiative généreuse et intelligente contenue dans « Music for the Brain ».

Bon vent à tous.