Bordeaux
Lors d’une conférence de presse ce jeudi matin à l’hôtel de ville, Alain Juppé a confirmé son départ de la mairie de Bordeaux pour siéger au conseil constitutionnel. Un discours surprenant et rempli d’émotions.
« Fier du travail accompli depuis 25 ans »
« Avec Bordeaux et son peuple nous sommes en quelque sorte un vieux couple, c’est un arrachement que de me séparer de qui j’ai tant aimé et qui j’ai tant donné ». C’est sur ces mots qu’Alain Juppé, larmes aux yeux a annoncé son départ de la mairie de Bordeaux. Une décision qui semble avoir été prise durant les dernières 24 heures suite à la proposition faite par Richard Ferrand, de rejoindre le conseil constitutionnel présidé par son ami Laurent Fabius. Après 25 ans de mandat à la tête de la belle endormie, Alain Juppé s’est montré très nostalgique face à ce départ surprise, mais conscient qu’il était temps pour lui de changer d’air : « aujourd’hui l’envie me quitte tant le contexte change, l’esprit public est devenu délétère ». Selon lui la décision de ne pas se représenter aux prochaines municipales de 2020 était déjà prise depuis longtemps : « J’ai la volonté de ne pas faire le mandat de trop. Je suis fier du travail que j’ai accompli dans la ville depuis près de 25 ans. Bien sûr il y a encore tant de chose à faire et j’avais tant de projets en tête… Mais je sens aussi le besoin de renouvellement qui monte ici et là ». Une déclaration faite devant une foule d’élus, membres du conseil municipal tous bouleversés par le discours du futur juge constitutionnel.
- Une conférence de presse très suivie
Edouard aux mains de Bordeaux
Sur sa droite on retrouvait notamment Nicolas Florian actuel adjoint aux finances, qui devrait sauf surprise prendre la succession provisoire du maire. Au contraire Virginie Calmels, très discrète à l’arrière de la salle, ne semblerait pas être en mesure de le remplacer, du fait de son rapprochement volontaire avec Laurent Wauquiez. Celle ci a d’ailleurs annoncée dans la soirée vouloir se retirer de la vie politique. « Je réunirai cette semaine la majorité municipale et c’est collectivement que nous choisirons celui ou celle qui se présentera ensuite au suffrage du conseil municipal puis au conseil de la métropole », a indiqué Alain Juppé. Pour certains, ce départ est loin d’être anodin. Une manière de préparer un possible parachutage d’Edouard Philippe, considéré comme le « poulain » d’Alain Juppé. Une rumeur qui ne cesse de courir et dont le maire de Bordeaux n’a pas démenti, même s’il tient à préciser ne pas décider seul : « Nous ne sommes pas en monarchie et il ne me revient donc pas de désigner un dauphin ». Un maire qui est aussi revenu sur ces belles années en évoquant notamment le moment fort de sa carrière : sa nomination le 18 juin 1995 à la tête de la mairie, suite au départ de Jacques Chaban-Delmas. Un discours qui s’est terminé sur un adieu fraternel pour sa ville de cœur, ainsi qu’un léger vent d’optimisme : « Une ville qui s’épanouira j’en suis sûr demain, toujours plus attractive et fraternelle. Bordeaux la belle, je te souhaite bon vent ! ».
Ecrit par Jean Rinaud