Bordeaux
Dans une lettre adressée au maire de Bordeaux Pierre Hurmic, le groupe “Bordeaux Ensemble” questionne la mairie sur la place du pigeon dans la ville. Les problèmes d’insalubrité, de santé publique et de bien-être animal sont abordés dans cette lettre.
Le collectif “Bordeaux Ensemble” présidé par Nicolas Florian, ancien maire de la ville, a adressé une lettre mardi 20 décembre à Pierre Hurmic. Les pigeons sont, pour le collectif, un problème. D’après une enquête de groupe, les habitants et les pigeons cohabitent bien. 72% des Bordelais considèrent ces oiseaux comme des “voisins appréciés”. Mais dans les 72%, certains donnent à manger aux pigeons, ce qui est dangereux pour leur santé et cela est passible d’amende. La lettre précise que “ l’article 120 du règlement sanitaire départemental type prévoit une interdiction de « jeter ou déposer des graines ou nourriture en tout lieu public pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons. »”
- Pigeon solitaire sur la place Gambetta
Les pigeons apportent aussi des risques sanitaires. En effet, les fientes de pigeons inhalés représentent un risque pour notre santé, car ils contiennent une bactérie qui provoque l’ornithose-psittacose, une pneumopathie atypique, souvent sévère. Les fientes de pigeon contiennent des bactéries et des champignons microscopiques. Elles peuvent transmettre des virus et parasites de plusieurs façons :
Par contact direct sur la bouche et les mains entraînant toutes sortes d’infections telles que des douleurs abdominales, une gastro-entérite aiguë, la diarrhée, la fièvre.
Par inhalation des micro-organismes présents sur les fientes séchées. Ces
troubles peuvent atteindre les voies respiratoires à l’origine de certaines maladies comme la grippe, la pneumonie. Le pigeon est aussi un animal porteur de maladies bien connues des scientifiques (maladie de Newcastle, grippe aviaire, salmonellose…) Les pigeons sont aussi responsables de nombreux dégâts sur toute sorte de bâtiments.
- Avalanche de graines rue de Bègles
Le collectif parle notamment des bâtiments municipaux qui sont nettoyés avec “l’argent des contribuables”. Les églises sont notamment très touchées par les pigeons. Dans ce sens-là et après avoir réalisé une enquête, le collectif demande au maire d’établir une feuille de route sur le bien-être des animaux, mais en y incluant “des questions et des réponses possibles qui banalisent les conséquences matérielles et physiques de la prolifération des pigeons en ville, en pleine Influenza aviaire et alors que les transmissions de maladies animales vers l’homme constituent un sujet majeur de recherche et d’inquiétude”. Le maire devra donc “ transmettre le bilan des actions menées ces dernières années par la mairie, tout particulièrement depuis 2020, pour lutter contre la prolifération des pigeons au titre du pouvoir de police du maire”. Et peut-être que la ville de Bordeaux aura bientôt le droit à son “plan anti-pigeon” comme la fait Paris en 2019. Un plan qui a pour but de multiplier les pigeonniers et de mieux verbaliser les nourrisseurs de pigeons, mais difficile d’aller à la pêche aux miettes quand on mange un sandwich dans la rue.
Ecrit par Jérémy Lafont