Bordeaux
La tendance actuelle est à la construction de super unités de croisières capable d’embarquer plus de six mille passagers mais trop imposantes pour venir dans le port de la Lune avec 330 mètres de long.
Pendant la pandémie les chantiers navales ont continué à mettre en construction des unités avec des chantiers bien connus comme Ficantieri en Italie, comme Meyer que ce soit Meyer Turku en Finlande ou Meyer Werft en Allemagne sans oublier STX en France à Saint Nazaire. La tendance est d’équiper ces grosses unités en GNL* pour la propulsion ce qui les rend bien moins polluantes. Avec le GNL*, fini les émissions de dioxyde de soufre (des microparticules particulièrement nocives pour les voies respiratoires). Ce type de carburant devrait également permettre de réduire jusqu’à 20% les émissions de CO2 et de plus de 95% les particules fines ce qui est considérable. Progressivement il est évident que le GNL* remplacera les fiouls lourds et les gas-oils qui assurent la propulsion des paquebots de croisière même si le GNL* s’avère plus onéreux comme énergie de déplacement. Les croisiéristes ont pris conscience de leur côté, de leur rôle dans la transformation écologique qui est en train de s’opérer. Le problème de pollution ne se posent pas uniquement quand les bateaux sont à quai mais durant toute la durée de leurs voyages où ils émettent les polluants toxiques. Depuis peu la Chine s’intéresse à la construction de ce type de navire en partenariat avec Ficantieri, ce qui inquiète les autres chantiers européens, l’Europe restant leader dans ce domaine. Les chinois vont se servir dans les technologies développées en Europe pour la construction des bateaux pour assoir leur production déjà en cours.
- Le MSC World Europa à propulsion GNL en construction aux chantiers de l’Atlantique
La croisière a beaucoup souffert de la pandémie de Coronavirus avec des paquebots entièrement confinés parfois et restant en mer plus longtemps que prévu, créant quelques soucis sanitaires d’importances comme ont a pu l’observer au Japon en 2020. Cette situation n’a pas découragé les croisiéristes qui ont gardé le regard fixé sur la sortie de crise avec des stratégies adaptées à la situation comme on a pu le constater à l’automne en Europe avec la mise en place de croisières côtières au départ de l’Allemagne ou de l’Angleterre vers le Portugal avec escales en France dont Bordeaux très régulièrement comme on a pu s’en apercevoir à l’automne. En ce qui concerne le mode de propulsion des navires de croisière, il y a seulement 10 ans le GNL* était envisagé comme une folie voire inenvisageable pour la mobilité des grands navires, mais grace aux avancées technologiques et à la nécessité que les bateaux soient le plus possible autonomes en énergie a fait rapidement évoluer la situation entre recherche et mises au point technologiques. Déjà le premier bateau de croisière à propulsion hybride devrait faire ses débuts à l’été 2023. Mis à l’eau par Silversea Cruises (groupe Royal Caribbean), ce nouveau paquebot de luxe fonctionnera à l’aide d’un trio d’énergies : un système de piles à combustible, des batteries rechargeables et des moteurs hybrides utilisant du GNL* comme carburant principal. De leur côté tanker et ferry ont déjà adopté ce nouveau système de propulsion et ce sont déjà deux cent bateaux qui fonctionnent aux GNL* sur les mers du globe. En attendant avec Omicron, la croisière qui était en train de reprendre des couleurs est à nouveau mise à mal mais attendons le printemps pour voir comment tout cela va évoluer.
GNL : Gaz Naturel Liquéfié
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette