Dans ce défi que nous devons relever pour sauver notre belle planète, il n’est pas sûr que l’action politique et politicienne venue d’en haut soit plus efficace que l’action collective venue d’en bas. Certes les deux types d’actions sont requis, mais l’action du peuple ne peut pas attendre la fin des tergiversations de nos gouvernants. S’ils avaient été efficaces nous aurions déjà limité la hausse des températures ce qui n’est pas le cas. Nous n’avons pas la prétention de les remplacer, mais seulement l’envie de sauver la vie.
Avant tout, il faut comprendre que les actions individuelles ne se limitent pas à des règles, des contraintes, des manques, elles s’inscrivent dans une éthique, c’est à dire dans un devoir que chacun s’impose sans attendre la loi qui viendra plus tard quand les politiciens de tous les pays se seront enfin mis d’accord. Ces actions individuelles doivent être intégrées dans le mode de vie de chacun pour être durables et naturelles. La durabilité et la nature, les deux mots clefs de la transition écologique.
Ci-dessous, nous donnons quelques clefs par secteurs pour apprendre à vivre en respectant notre planète :
1. Dans les champs.
2. La permaculture.
3. Les transports.
4. Dans l’entreprise.
5. A la maison.
6. Face à la mer.
Dans les champs : Moins de labour, moins d’engrais, moins d’irrigation.
S’il est un domaine où l’homme a dévasté un écosystème, c’est bien celui de la terre.
Que s’est-il donc passé pour que les sols subissent une érosion qui les a épuisés au point de parler aujourd’hui de la mort des sols ? C’est l’agriculture industrielle qui est à l’origine de ce désastre et qui ne survit artificiellement qu’à grands coups d’engrais, de pesticides, de fongicides, herbicides, insecticides, ou dans une formulation moins guerrière, de produits phytosanitaires.
Pour comprendre l’étendue du désastre, il nous faut revenir sur la vie du sol et du sous-sol, sur ce duo organo-minéral ou humus-argile. L’agriculture industrielle qui est aussi dite « agriculture conventionnelle » a développé trois méthodes destructrices de la matière organique : Le labour, les engrais, l’irrigation. Pourtant ces trois techniques peuvent nous apparaître utiles, mais c’est plus l’excès que la simple pratique qui en est la cause.
- Le labour s’est approfondi à un niveau tel que la matière organique se retrouve en profondeur et ne peut plus se transformer en humus.
- L’utilisation d’engrais et de pesticides entraine la disparition massive des vers de terre indispensables pour le lien humus-argile.
- l’irrigation est systématiquement intensive donc mortifère. Les eaux de nappes contiennent des sels, contrairement à l’eau de pluie qui est naturellement distillée, l’irrigation aboutit ainsi à la salinisation des sols et à leur mort.
Alors comment les agriculteurs peuvent-ils rétablir l’équilibre de la nature ?
La solution vient d’Amérique du sud où le labour a été remplacé par le « semis direct sous couvert ». l’idée est de pratiquer un labour qui ne dégrade pas le sol. Voici comment. Après la moisson, les pailles sont laissées sur le sol et une plante de couverture est semée derrière la moissonneuse-batteuse à l’aide d’un semoir qui fend la terre, y dépose la graine et referme la fente. Cette plante est choisie pour sa croissance rapide, elle va jouer un rôle protecteur pour le sol et servira d’abri pour la faune. Quand vient le temps des semis, cette plante sera écrasée avec un rouleau cranté et la nouvelle céréale sera plantée. Ainsi la terre n’est pas retournée en profondeur, l’humus peut se développer et la faune (les vers en particulier) sont protégés. Le sous-sol est plus léger, il a moins besoin d’irrigation.
En synthèse, cette technique, considérée comme la plus grande invention depuis 6000 ans en agriculture, est bénéfique sur tous les points :
- Elle diminue la consommation de carburants et réduit ainsi la génération de gaz.
- Elle réduit fortement les engrais et autres pesticides (50%) et limite ainsi la génération du dioxyde d’azote, un gaz à effet de serre beaucoup plus polluant que le gaz carbonique.
- Elle limite l’irrigation et contribue à lutter contre la raréfaction de l’eau et la salinisation des sols.
- Enfin, elle réduit les heures de travail des agriculteurs.
- Le semis direct sous couvert
Le seul inconvénient de cette technique est une baisse du rendement sur les premières années qui est compensée les années suivantes. Cet inconvénient tend à disparaître avec une couverture permanente du sol.
Le semis direct sous couvert se répand en France aux dépens de l’agriculture industrielle et c’est très bien mais déjà une autre approche se développe, révolutionnaire, radicale : la permaculture ou agriculture permanente.
La permaculture (voir le film « demain »)
Les meilleures idées viennent quand rien ne va plus.
C’est arrivé aux Etats-Unis, à Détroit dans le Michigan, près des grands lacs quand, dans les années 1980, les trois géants de l’automobile : Ford, Chrysler et General Motors réduisent drastiquement leurs effectifs. 800.000 personnes quittent la ville. La population a réagi comme l’on fait les aristocrates dans le film « Le guépard » : « Pour que rien ne change, il faut tout changer ». Profitant des espaces gagnés avec le départ de la moitié de la population, chacun développa sa propre ferme. Ainsi est née l’agriculture urbaine : On mange ce que l’on cultive soi-même. Mais le grand changement est dans la façon de cultiver les plantes. L’idée avait germé dans les années 70 dans le cerveau de deux australiens : la permaculture.
- Ferme de permaculture : appréciez la luxuriance du jardin
Cette culture est exactement à l’opposé de la culture moderne, non pas dans une opposition systématique mais dans le choix d’une culture qui privilégie la nature. Ce qui était grand devient petit, la machine est remplacée par la main du paysan, le tracteur par le cheval, à la linéarité des grandes superficies s’opposent un mélange très soigné des différentes plantes qui communiquent, interagissent, échangent. Chaque auto-système donne plus qu’il ne prend. Le fermier intervient avec pondération, il organise, il aére, il défriche, il compose. La différence entre la permaculture et la culture conventionnelle est celle qu’il y a entre le funambule et l’acrobate.
L’acrobate est en permanence en déséquilibre, il maîtrise toutes les forces qui mobilisent son corps, il provoque la chute et la contrôle. Il fait des sauts, il tombe, il rebondit. Grande roue et belle extension. Toute cette énergie nécessite des calories, l’équivalent des produits phytosanitaires, des produits qui soignent.
Le funambule est très loin de ce tapage. Il est seul dans le ciel. Il avance obstinément, sans bruit, sans éclat, il annule toutes les forces sauf celle qu’il défie, la gravité. Le funambule vit dans un équilibre précaire mais précieux. En l’absence de forces, il n’a nul besoin de se doper.
Ce sont deux façons d’équilibrer un système : On équilibre les forces ou on les annule.
Le fermier de la permaculture s’émerveille de la beauté de son jardin de 1000 m² dont la productivité égale celle d’un hectare de terre. Dix fois plus !
Cette permaculture a été développée en France dans une petite ferme normande dirigée par un couple Charles Hervé Gruyer et son épouse Perrine. Ils forment à eux deux les futurs permaculteurs venus de tous les horizons. A la seule façon dont ils s’expriment, on comprend leur bonheur de vivre. Ils ont retrouvé la nature, ils dispensent chaque année leur expérience à de jeunes cultivateurs. Il fallait tout changer pour retrouver le bonheur des agriculteurs.
Les transports : Moins de km en voiture, moins de vols aériens, plus de vélos, plus de transports en commun
En France, le transport est le secteur qui génère le plus de gaz à effet de serre (30%), loin devant l’industrie de l’énergie (8%) peu émettrice en raison de la production de l’énergie électrique nucléaire. La situation est inverse en Europe : 20% pour les transports et 29% pour l’industrie de l’énergie.
Insistons sur l’importance du défi que nous devons relever : Les émissions de GES dues aux transports représentent un peu plus de 2 tonnes par habitant, alors que l’objectif fixé par la loi de transition énergétique pour la croissance verte est de 2 tonnes aussi. Ce qui signifie que le transport absorbe à lui seul les exigences globales de la COP21 pour la France. Nous satisfaisons moins du tiers de notre engagement.
A la vue des chiffres, il est difficile de comprendre pourquoi la France est un pays où les transports routiers sont bien plus élevés que dans les autres pays. On peut avancer plusieurs explications sans trouver une justification convaincante :
- La France est le pays le plus grand d’Europe et de loin (555.000 km² pour la France contre 357.000 km² pour l’Allemagne).
- La France est un pays traversé de haut en bas et de bas en haut par tous les pays l’environnant.
- La France est le pays où le pourcentage des voitures au diésel est le plus élevé après l’Espagne.
- Enfin, le prix de l’essence et du diésel en France est plutôt élevé par rapport à la moyenne de l’Europe mais ne suffit pas pour rendre dissuasif la voiture.
Il apparaît probable qu’il y a une dimension culturelle dans l’utilisation massive de la voiture. Or les phénomènes culturels ne peuvent être modifiés que par une prise de confiance de chacun des français. Que pouvons-nous faire ?
Il y a plusieurs alternatives à la voiture :
Les transports en communs,
Les deux roues (vélos, trottinettes)
La marche à pied.
En France, les transports en communs sont très développés que ce soit le métro, le tramway, le train ou le bus. L’impact écologique des trois premiers est quasi nul, celui du bus est trois fois moins élevé que celui de la voiture. Priorité au transport en commun pour tout déplacement court ou long.
Pour les distances plus courtes, le vélo est une bonne solution, or nous avons appris que la multiplication des routes et des autoroutes entraine un accroissement du nombre de voitures, de la même façon plus les pistes cyclables seront nombreuses, plus l’utilisation du vélo se développera. Là nous avons besoin de nos gouvernants.
La part modale du vélo (nombre de déplacements à vélo divisé par le nombre total de déplacements) est de 55% à Copenhague, 44% à Amsterdam, 15% à Strasbourg (1° français) et 8% à Bordeaux (2° français) … 3% à Paris. Il y a à faire.
Le vélo est un formidable moyen de déplacement (bien mieux que la trottinette électrique), on n’en finirait pas de vanter ses avantages :
C’est d’abord la santé parce que déstressant, c’est totalement cardio-compatible, c’est un sport à faible impact qui renforce à la fois les muscles et les tendons (anti arthrose).
C’est ensuite économique si vous troquez votre voiture contre un vélo, vous économisez le prix du carburant, vous fluidifiez le trafic, vous libérez une place de parking, vous gagnez du temps.
C’est enfin, bien sûr, écologique : En vélo vous ne générez pas une once de carbone.
Et puis, il y a cette cerise sur le gâteau, la touche finale, ce plaisir de se déplacer en vélo ni trop lentement, ni trop vite, exactement à la vitesse requise pour regarder et apprécier l’environnement et se dire qu’en vélo on le respecte.
Pour les distances longues, l’avion s’est imposé depuis les années 1950 et n’a pas cessé de se développer avec des croissances annuelles de 5% favorisées par l’arrivée des compagnies aériennes « low cost ». Cette innovation brutale obéit aux lois du capitalisme financier et s’assoit royalement sur les exigences écologiques. Aujourd’hui apparaissent enfin les inconvénients : la baisse des salaires qui touche d’abord les équipages puis se propage sur les employés au sol, les sous-traitants, les fournisseurs, les transporteurs, etc.
A ce phénomène s’en rajoute un autre encore plus sidérant : Les compagnies aériennes dans leur ensemble vivent dans un monde où le réchauffement climatique n’existe pas. Typiquement, aucune mesure contraignante n’a été prise contre elles lors de la COP21 à Paris.
Il fallut attendre 2016 pour que l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) condescende à réfléchir à des mesures pour réduire les émissions de GES. Il est difficile de faire moins : on parle de gestion du trafic aérien et de nouvelles technologies, c’est-à-dire des solutions techniques dans un monde replié sur la technique. Il y a pourtant bien plus simple : la taxation du kérogène… mais c’est impossible ou plutôt c’est interdit depuis 1944 par une fameuse convention signée à Chicago sous l’égide de l’OACI. C’est ainsi que dans toutes les statistiques relatives au réchauffement climatique, les transports aériens et maritimes ne sont pas pris en compte.
De nombreuses études ont été menées pour comparer la pollution des transports routiers et des transports aériens. Aujourd’hui, nous connaissons l’impact des deux avec précision. Les comparaisons sont faites sur une même distance et sont ramenées à un voyageur.
Les trajets en voiture augmentent un peu plus la température mondiale que les avions mais uniquement à long terme. A l’inverse, les voyages par avion affectent les processus de réchauffement à court terme, en haute altitude.
En d’autres termes, Le CO2 généré par les voitures et les avions, reste longtemps dans l’atmosphère, la voiture émettant légèrement plus de CO2 que les avions est plus pénalisante.
Cependant, les avions volent à haute altitude, ils déposent le CO2 directement dans l’atmosphère d’où une augmentation de la température quatre fois plus élevée qu’un voyage en voiture au cours des premières années suivant le voyage.
Quelles conséquences peut-on tirer pour les voyageurs ?
- En France, le moyen le plus économique et le moins polluant est incontestablement le train et de préférence le TGV (impact quasi nul sur la température)
- Il faut éviter l’avion comme il faut éviter la voiture, dans la mesure du possible. Il reste cependant de nombreux choix qui permettent de réduire le phénomène d’effet de serre. Il faut préférer l’essence au gasoil quoique la comparaison porte davantage sur des problèmes de santé que sur le réchauffement climatique. Il faut oublier les voitures de sport, les 4x4, les grosses cylindrés et si possible toutes les voitures. Il faut conduire avec le minimum d’accélérations et décélérations. Quand on roule à vitesse constante, le moteur ne doit compenser que les forces de frottement (l’air et les pneus), la consommation est donc plus faible. Seules les accélérations sont pénalisantes.
- En fait, en termes écologiques, il n’y a qu’une seule bonne réponse : dans un premier temps, réduire le nombre de km par an et à terme viser la voiture électrique.
Dans l’entreprise : intégrer la transition écologique dans la compétitivité de l’entreprise
L’entreprise a une position inconfortable face au réchauffement climatique. Elle serait responsable des deux tiers des émissions de gaz à effet de serre. On retrouve sans surprise les entreprises des secteurs du pétrole, du gaz et du ciment. Dans un premier temps, les entreprises ont ignoré le réchauffement climatique allant même le nier pour certaines d’entre elles (Exxon) en profitant de leur position auprès des gouvernements. L’évidence leur est apparue autour de l’an 2000 quand elles ont compris que le réchauffement climatique constituait un risque pour elles. En effet, la raréfaction de l’eau et des matières premières, la hausse du niveau de la mer, les évènements climatiques extrêmes et la disparition accélérée de la biodiversité (espèces végétales et animales) menacent directement leur modèle économique.
Il était temps d’agir. Le passage à l’action fut variable en fonction de secteurs d’activités mais aussi des pays. Plusieurs taxes environnementales ont été mises en place, principalement sur la consommation d’énergie, moins sur la pollution. A ce jour, on compte 21 taxes environnementales. L’entreprise, toujours en recherche de compétitivité, s’est adaptée pour réduire le montant des taxes à payer :
- Optimisation de la consommation de gaz et d’électricité en impliquant les salariés (baisser le chauffage et pas trop la climatisation, éteindre les lumières en partant).
- Utilisation les énergies renouvelables.
- Réduction des transports aériens des salariés en s’équipant de salles de visio-conférence pour tenir des réunions à distance.
- Choix des infrastructures et des équipements écologiques
- Réduction des impressions de papiers et réutilisation du papier comme brouillon.
L’entreprise a appris progressivement à associer l’aspect environnemental à sa stratégie. Elle a désormais intégré la notion de développement renouvelable, une théorie qui vit le jour dans les années 1980, qui cherchait à rendre compatible l’économie et l’environnement selon la définition suivante : le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
Il reste beaucoup à faire mais l’entreprise sait désormais que l’écologie n’est plus une contrainte mais une obligation qui renforce sa compétitivité.
A la maison : les moins et les plus
C’est le lieu où tout le monde peut participer à la transition écologique. C’est aussi le lieu où les actions sont les plus efficaces.
Les moins :
- Réduire sa facture de chauffage, surtout si la chaudière est au gaz. Si le chauffage est électrique, l’exigence est moindre étant donné que l’électricité (en France) est d’origine nucléaire donc non génératrice de gaz carbonique.
- Economiser l’eau dans la salle de bains, dans la cuisine et dans les WC.
- Dans la salle de bains : en préférant les douches beaucoup plus économiques que les bains.
- Dans les WC : Détecter et réparer les fuites très fréquentes, remplacer la chasse d’eau par une chasse à deux boutons.
- Dans la cuisine : Poser un embout sur le robinet. Le mouillage est identique vu que l’eau est remplacée par l’air. La consommation peut être réduite jusqu’à 60%.
- Réduisez les déchets, supprimez les déchets, laver les déchets (« wash waste ») pour nettoyer la planète.
- Manger mieux. Aujourd’hui, nous mangeons essentiellement des protéines animales : bœuf, porc, agneau et poulet, poisson, crustacés. Demain, nous mangerons principalement des protéines végétales : légumineuses (lentilles, pois chiches, etc.), soja, noix, graines, huiles végétales. Dès maintenant, nous devons prendre ce virage en réduisant fortement notre consommation de bœuf, de porc, d’agneau (dans l’ordre décroissant) qui produisent intensivement du méthane, du désoxyde d’azote et du gaz carbonique dans leur rots, leurs déjections et aussi dans les engrais utilisés pour leur élevage. Un coup de fourchette plus léger qui permettrait de réduire de 56% les émissions de gaz à effet de serre.
- Manger moins : Réduire les gaspillages alimentaires en adaptant la quantité aux besoins de la famille (n’imitez pas Gérard Depardieu qui mange une côte de bœuf au petit déjeuner !)
- Choisir sa nourriture en fonction de critères écologiques. Aujourd’hui le label « bio » ne répond plus aux exigences de la transition écologique, il faut viser l’alimentation durable. Pour la pêche, si le label « pêche durable » n’est pas en rayon, il faut choisir le type de pêche utilisé. Il faut refuser la pêche électrique et la pêche au chalut, seule la pêche au filet est acceptable.
- Trois labels fiables pour choisir son alimentation ; AB, Européen, pêche
Les plus :
- Faciliter le recyclage en respectant le tri des déchets. A terme, le sac poubelle noir ne devrait contenir que les restes de nourritures sans aucun emballage en carton, plastique ou papier.
- Isolation des appartements et surtout des maisons. Cela va de soi, on ne doit pas chauffer l’air de l’extérieur et pourtant, c’est souvent le cas dans des maisons ou appartements anciens qui n’obéissent pas aux normes récentes. En principe, il faut isoler les murs, les fenêtres, le toit et les combles. Le montant des travaux peut être fortement réduit grâce au crédit d’impôt de différentes origines (Anah, Crédit d’impôt, aide départementale, prime CEE).
- Utilisation d’une pompe à chaleur : La pompe à chaleur remplace la chaudière au gaz ou au fioul. Son principe est le suivant : elle prélève des calories (c’est-à-dire de la chaleur) dans l’environnement :soit l’eau de la nappe phréatique, ou l’air extérieur, ou le sol (la terre), elle élève son niveau de température, puis diffuse la chaleur dans le logement. L’intérêt de cet équipement est de limiter l’utilisation d’énergie fossile (gaz ou fioul) en divisant par 3 ou 4 la quantité de gaz carbonique d’une chaudière traditionnelle. La seule consommation à payer est l’électricité nécessaire au fonctionnement de la pompe à chaleur. En moyenne, l’économie de dépense pour le chauffage (ou pour la climatisation) est de l’ordre de 60%. C’est l’investissement le plus rentable.
Face à la mer
Elle est là, à vos pieds, elle vous caresse de son clapot, demain au même endroit, une houle oscillera autour de vos genoux. La montée des océans est inéluctable, elle pourra au mieux être limitée mais pas arrêtée.
Les études sur l’élévation des océans sont contradictoires et n’autorisent pas à prévoir avec précision le niveau en l’an 2050 puis en 2100. Nous savons que la montée des océans est principalement due à la fonte des glaciers continentaux et à la dilatation de l’eau avec l’augmentation de la température des océans. Dans les deux cas, la cause unique est donc principalement le réchauffement climatique. Il n’y a pas de mesures spécifiques pour lutter contre cette montée des eaux. Il faut « simplement » réduire les émissions des gaz à effet de serre.
Mais les océans sont autrement malades, ils sont devenus la poubelle universelle de la terre. Les engrais, les pesticides, les déchés industriels, les eaux usées, les détritus, les plastiques, les exploitations minières, les transports maritimes, les navires de croisière, les navires de plaisance, les yachts, tous polluent systématiquement les océans. Nous sommes tous coupables et nous refusons de connaître les conséquences de nos actes écervelés.
Il n’y a rien de plus désespérant que de regarder un port de plaisance, cette richesse qui s’étale, ces yachts qui n’en finissent pas de grossir, le body-building de la marine, et puis ces propriétaires qui exhibent leur puissance financière assis sur le pont avant, ils s’ennuient, ils attendent le moment où leur bateau filera sur l’eau avec derrière lui cette énorme vague de sillage qui creusera un espace déplétif dans lequel ils plongeront leur regard. Alors ils pourront retourner au port. S’ils voulaient de l’action, des sensations, ils achèteraient un voilier. Moins cher, plus beau, sportif, écologique.
S’y rajoute la pêche, la surpêche, devrais-je dire, qui épuise les fonds marins. Les stocks de plusieurs populations de poissons s’effondrent et dans le même temps, les Pays Bas développent la pèche électrique dont on connaît les conséquences irréversibles pour les poissons et leur écosystème. L’Union Européenne n’a pas su résister au lobbying d’ONG, d’entreprises, de syndicats, de consultants. Il faut dire que les Pays-Bas n’ont pas de législation sur le lobbying. Tout est permis.
Pendant ce temps, L’immense puits de gaz carbonique que constituent les océans souffre de l’acidification qui réduit le nombre de carbonates disponibles, si précieux pour la capture du gaz.
Face à la mer, il n’y a qu’une chose à faire, la regarder. Paul Valéry nous a appris comment :
« La mer, la mer, toujours recommencée
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux ! »
Le cimetière marin
En attendant les politiques et les écologistes
Dans toute l’histoire de l’humanité jamais le défi à relever ne fut aussi grand. A toute époque l’avenir apparut toujours comme la solution et voici que pour la première fois, il se présente sous les plus mauvais auspices. L’élévation de la température, la raréfaction de l’eau (l’élément le plus précieux pour la vie), la montée des océans, les premières perturbations violentes du climat ne sont que les prémices d’un monde inhabitable. Il n’y a pas de plan B. C’est à nous de prendre notre destin en main et c’est maintenant. Nous savons maintenant qu’il nous faut changer notre mode de vie.
Il faut tout changer à notre mode de vie pour ne rien changer à notre vie.
Références :
Claude Bourguignon : le sol, la terre et les champs
Charles Hervé et Perrine Gruyer : Voir You tube
Mélanie Laurent et Cyril Dion : Demain (film)
Ecrit par Serge Sampoux